tiare
nf (ti-a-r')
- 1Ornement de tête en usage autrefois chez les Perses, chez les Arméniens, chez les Juifs.
Il lui mit la tiare sur la tête ; et, au bas de la tiare qui couvrait le front, il mit la lame d'or consacrée par le saint nom qu'elle portait
. [Sacy, Bible, Lévit. VIII, 9]Je ceignis la tiare et marchai son égal [de Joad]
. [Racine, Athalie]Strabon dit que la tiare des grands de la Perse ressemblait à celle des mages, dont la tête était enveloppée dans des bonnets d'étoffe serrés qui descendaient sur les joues et couvraient même les lèvres
. [Mongez, Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. IV, p. 13]Nous avons vu, dans un passage des Éthiopiques d'Héliodore, qu'elles [les femmes] portaient la tiare comme les hommes, et qu'elles l'ôtaient aussi comme eux pour saluer
. [Mongez, ib. t. IV, p. 37]Strabon nous a conservé la forme de la tiare des Perses armés ; c'était un bonnet de laine foulée, fait en forme de tour
. [Mongez, ib. t. IV, p. 51] - 2Grand bonnet que porte le pape dans les grandes cérémonies, et autour duquel sont trois couronnes d'or enrichies de pierreries, avec un globe surmonté d'une croix. Les trois couronnes qui ont été ajoutées l'une à l'autre en différents temps, marquent que l'autorité pontificale s'étend sur les trois Églises, la militante, la souffrante et la triomphante.
Voilà l'identité de forme entre la tiare des papes et celle des rois perses parfaitement établie
. [Mongez, Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. IV, p. 81]Fig. Porter la tiare, être pape.
Poser, mettre la tiare sur la tête de quelqu'un, le faire pape.
- 3 Fig. La dignité papale. Il se montra digne de la tiare.
Le pape Alexandre VI avait acheté publiquement la tiare
. [Voltaire, Pol. et lég. Tolérance, idée de la réforme.]Ces jours où le roi Jean, lâche autant que barbare, Rendait le sceptre anglais vassal de la tiare
. [P. Lebrun, Marie Stuart, III, 4]Fig. Toucher à la tiare, toucher à la puissance papale.
- 4 Terme de zoologie. Tiare bâtarde, voir VOLUTE.
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