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tinter [1]

vt (tin-té)
  • 1Faire sonner lentement une cloche, en sorte que le battant ne frappe que d'un côté. Tinter la grosse cloche.

    Absolument. On tinte à la paroisse.

    On tinte un office pour avertir qu'il est au moment de commencer. Que cette messe serait tintée par trente-trois coups distincts et séparés. [Harduin, Mém. sur l'Artois, p. 200, dans POUGENS]

  • 2 vi Sonner lentement. La cloche de la chapelle tinte.

    Voilà le sermon qui tinte, la messe qui tinte, la cloche tinte pour avertir que le sermon, la messe va commencer.

  • 3Il se dit d'autres petits sons comparés à ceux d'une clochette. M. de Segrais écrivit au nom de l'Académie de Caen, pour inviter l'Académie française à décider s'il fallait dire bo-n à monter, bo-n à descendre, ou ne point faire tinter la consonne finale de bon. [D'olivet, Pros. franç. III, 6] Pauvres fous, battons la campagne ; Que nos grelots tintent soudain. [Béranger, Couplet.] Ah ! je voudrais qu'on entendît Tinter sur la vitre sonore Le grésil léger qui bondit. [Béranger, Maud. print.] Les troupeaux dont la cloche Comme un appel lointain tintait de roche en roche. [Lamartine, Jocelyn]

    Faire tinter un verre, lui faire rendre un son en le frappant comme une cloche.

  • 4Frapper une clochette pour appeler. Mes divins anges, quand vous voudrez des commentaires cornéliens, vous n'avez qu'à tinter. [Voltaire, Correspondance]
  • 5Se prolonger comme un tintement. La même voix tintait longtemps dans mes oreilles, Et, sortant de mon coeur, m'entretenait tout bas. [Lamartine, Destinées de la poésie.]
  • 6L'oreille lui tinte, il entend, dans son oreille, sans qu'il y ait aucun son extérieur, un bruit pareil à celui d'une petite cloche. Il n'a pas un moment de repos en sa vie ; Si l'oreille lui tinte, ô dieux ! tout est perdu. [La Fontaine, Coupe.]

    On dit aussi : les oreilles lui tintent. Les yeux s'éteignirent, les oreilles tintèrent, l'esprit se perdit, les défaillances se succédèrent, et nous crûmes qu'il touchait à la fin de sa vie et de ses douleurs. [Diderot, Lettres à Sophie Voland]

    Faire tinter les oreilles de quelqu'un, lui répéter très souvent une chose. Que, de bouche en bouche, on fasse tinter les oreilles du chancelier ; qu'on ne lui donne ni repos ni trêve ; qu'on lui crie toujours : Calas, Calas ! [Voltaire, Correspondance]

    Fig. Les oreilles doivent vous avoir bien tinté, se dit pour faire entendre à une personne qu'on a beaucoup parlé d'elle en son absence. Si les oreilles vous tintent, ne croyez pas que ce soit une vapeur, c'est que nous parlons fort de vous. [Sévigné, 21 août 1677]

    Fig. et familièrement. Le cerveau lui tinte, il a la tête fêlée, dérangée. D'assez bon vin chaque jour une pinte Rajustera ton cerveau qui te tinte. [Voltaire, Le pauvre diable]

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