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tréteau

nm (tré-tô)
  • 1Pièce de bois longue et étroite, portée sur quatre pieds, qui sert à soutenir une table, et, particulièrement, les tables des cabarets, un échafaud, un théâtre. Heurtant table et tréteaux [il] versa tout sur mes chausses. [Régnier, Satires] Enfin il monta sur un tréteau, et, prenant une voix plus assurée, il dit.... [Montesquieu, Lettres persanes] Au lieu de ces vils tréteaux qu'on dressait autrefois à la hâte, il [Eschyle] obtint un théâtre pourvu de machines, et embelli de décorations. [Barthélemy, L'atlas du Voyage du jeune Anacharsis]

    Fig. Un homme ne saurait aujourd'hui s'élever sur les tréteaux de l'ambition qu'à l'aide de quelqu'un qui y est déjà monté. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Fig. Être entre deux tréteaux, être toujours au cabaret, ne faire qu'ivrogner.

  • 2Nom que les nattiers donnent à une pièce de bois garnie de clous à crochets, auquels ils attachent les cordons de paille qu'ils veulent tresser.
  • 3 Au pl. Théâtre de charlatan, de saltimbanque. Quand le doge et les sénateurs de Gênes le virent [un charlatan] prôner ses remèdes sur une table à tréteaux, Anti-ménagiana, p. 218. Mais pour un faux plaisant.... Qu'il s'en aille, s'il veut, sur deux tréteaux monté, Amusant le pont Neuf de ses sornettes fades.... [Boileau, L'art poétique]
  • 4 Par extension, théâtre où l'on représente des pièces bouffonnes. Une pièce de tréteaux. Les tréteaux de la foire. Hardi et Garnier n'écrivirent que des platitudes d'un style insupportable ; et ces platitudes furent jouées sur des tréteaux au lieu de théâtre. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] Bientôt l'ennui des pièces françaises porterait la nation au frivole opéra comique, et plus loin encore aux boulevards, à ce ramas infect de tréteaux élevés à notre honte. [Beaumarchais, Le mariage de Figaro, ou La folle journée]

    Fig. Monter sur les tréteaux, se faire comédien.

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TRÉTEAU. - ÉTYM. Ajoutez : " Le primitif trastre se trouve : XIIIe siècle : Il a fait une table sor deus trastres poser, Fierabras, V. 6102. Le trast est un plancher reposant sur la plus haute poutre, une soupente ; bas-lat. trastrum ; anc. franç. : Une des poutres ou traste d'icelle maison (1480), DU CANGE., Le trast est une sorte de siége : Ab tant s'en montec sus. 1. trast Hon tot jorn l'ayfanta cozia. Je veux seulement faire remarquer, au sujet du mot trast, dont M. Noulet a montré l'origine (transtrum) et la véritable signification, qu'il confirme heureusement l'ingénieuse étymologie proposée par M. Boucherie du français tréteau, " CAMILLE CHABANEAU, Revue des langues romanes, t. VI, p. 295. En effet M. Boucherie, dans cette même revue, avril 1874, p. 351, propose transtellum, corrompu du lat. transtillum, qui est le diminutif de transtrum, pièce de bois longue et étroite. Cette étymologie est la véritable.

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