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traînant, ante

adj. (trê-nan, nan-t')
  • 1Qui traîne à terre. Robe traînante. La bique, allant remplir sa traînante mamelle, Et paître l'herbe nouvelle, Ferma la porte au loquet. [La Fontaine, Fables]

    Fig. Ainsi nous allons toujours tirant après nous cette longue chaîne traînante de notre espérance. [Bossuet, Sermons]

    Drapeaux traînants, drapeaux qu'on portait renversés au convoi d'un général d'armée. Les drapeaux qu'on leur avait enlevés paraissaient renversés et traînants sur la poussière. [Raynal, Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes]

    Piques traînantes, les piques qu'on y portait renversées, le fer traînant à terre.

    Terme de charpenterie. Semelle traînante, pièce de bois portant sur un plancher et affleurant le carreau, qui reçoit les jambes de force.

  • 2Fig. En termes de littérature, qui a un caractère de longueur et de langueur. Le cinquième acte est moins traînant que celui des précédentes. [Corneille, Galer. du Palais, Exam.] À le bien examiner, s'il y a quelques caractères vigoureux et animés, comme ceux de Placide et Marcelle, il y en a de traînants qui ne peuvent avoir grand charme, ni grand feu sur le théâtre. [Corneille, Théodore et Héraclius]

    Discours, style traînant, discours, style languissant, qui renferme peu de choses en beaucoup de paroles. À dire franchement ce que je pense, cette relation [faite par le ministre protestant Claude d'une conférence avec Bossuet] ne fait honneur ni à lui ni à moi ; nous y tenons tour à tour de longs discours assez languissants, assez traînants, assez peu suivis. [Bossuet, Confér. avec Claude, avertiss.] S'ils [les poëtes écrivant en prose] s'abandonnent à la négligence de leur plume, leur style est traînant et sans âme. [D'alembert, Oeuv. t. I, p. 170]

  • 3Qui dure longtemps, trop longtemps, qui traîne. Que ne peut ma haine avec un plein loisir Animer les bourreaux qu'elle saurait choisir, Repaître mes douleurs d'une mort dure et lente, Vous la rendre à la fois et cruelle et traînante ! [Corneille, Théodore et Héraclius] Ma traînante langueur. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] Trois jours de combat et de victoire, un effort soudain et immense parurent nous avoir arrachés, comme par enchantement, à cette sombre et traînante série de malheurs qui se déroulait devant nous. [Carrel, le National, 25 nov. 1830]

    Débile et languissant. Que faible est leur charité ! Que leur dévotion est traînante et débile ! [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] Vous avez feint d'aimer et permis l'espérance ; Mais cet amour traînant n'avait que l'apparence. [Corneille, Sophonisbe]

  • 4Qui a quelque chose de monotone et de lent, en parlant de la voix. Si quelqu'un était capable de donner en notre langue faible et traînante la précision et l'énergie de Tacite. [Voltaire, Correspondance] Quoiqu'il ait un accent traînant très sensible. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse] Elle avait pris le ton lent et traînant des religieuses, et sur ce ton traînant elle disait des choses très saillantes qui ne semblaient pas aller avec son maintien. [Rousseau, Les confessions] Cette teinte de pathétique se faisait sentir encore davantage quand Fléchier prononçait ses oraisons funèbres ; son action un peu triste, et sa voix un peu faible et traînante, mettaient l'auditeur dans la disposition convenable pour s'affliger avec lui. [D'alembert, Élog. Fléchier.] Les sons ouverts et soutenus sont propres à l'admiration.... les syllabes traînantes et peu sonores, à l'irrésolution. [Condillac, Harm. du style, 3] Voyez, pour gagner temps, quelles lenteurs savantes Prolongent de ses mots les syllabes traînantes. [Delille, L'homme des champs, ou Les Géorgiques françaises]
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