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trahison

nf (tra-i-zon ; au XVIe siècle, on prononçait trahison en trois syllabes et traison en deux)
  • 1Action de celui qui trahit ; acte d'une méchanceté perfide. Taire une trahison, c'est presque la commettre. [Mairet, Soliman] Alors elle [Athalie] déchira ses vêtements, et s'écria : Trahison, trahison. [Sacy, Bible, Rois, IV, II, 14] L'on fait plus souvent des trahisons par faiblesse que par un dessein formé de trahir. [La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales] Les finesses et les trahisons ne viennent que de manque d'habileté. [La Rochefoucauld, ib. 126] Ceux qui tuent en trahison. [Pascal, Les provinciales]

    Haute trahison se dit des crimes qui intéressent au premier chef la sûreté de l'État. Une loi d'Angleterre, passée sous Henri VIII, déclarait coupables de haute trahison tous ceux qui prédiraient la mort du roi. [Montesquieu, L'esprit des lois] Cette résolution qui constitue permanente la chambre élective, la déclare inviolable, incrimine de haute trahison quiconque tenterait de la dissoudre. [Villemain, Souv. contemp. les Cent-Jours, XII]

  • 2Il se dit des infidélités en amour. Perfide ! il vous sied bien de tenir ce discours, Vous, qui, gardant au coeur d'infidèles amours, Quand je vous élevais au comble de la gloire, M'avez des trahisons préparé la plus noire. [Racine, Mithridate]
  • 3 Fig. Il se dit de ce qui surprend, comme fait une trahison. La pauvre malade [Mme de Coulanges] est hors d'affaire, à moins d'une trahison que l'on ne doit pas prévoir. [Sévigné, 30 sept. 1676]

    La trahison des sens, le triomphe, par surprise des sens sur la raison.

    On a dit de même la trahison des yeux. Et jamais ma raison N'avoua de mes yeux l'aimable trahison. [Corneille, Polyeucte]

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