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trêve

nf (trê-v')
  • 1Cessation temporaire de tout acte d'hostilité. M. le maréchal de Créquy leur avait refusé une trêve pour enterrer leurs morts. [Pellisson, Lettres historiques] Après avoir perdu la bataille et demandé lui-même une trêve qui lui fut incontinent accordée. [Fléchier, Histoire de Théodose le Grand] Le roi a enfin pris des mesures pour avoir la paix ; ses ministres à Ratisbonne ont ordre de signer une trêve de vingt ans. [Maintenon, Lettres] À condition que les princes et les États protestants ne feraient ni paix ni trêve avec l'empereur, que du consentement de la France et de la Suède. [Voltaire, Annales de l'Empire depuis Charlemagne] Pendant que la trêve se publiait d'un côté, elle se rompait de l'autre. [Anquetil, Espr. de la Ligue, IV, année 1576]

    Trêve marchande, trêve durant laquelle le commerce est permis entre deux États qui sont en guerre.

    Trêve de pêche, ou trève-pêcherie, convention de respecter les pêcheurs des deux partis.

    Trêve de Dieu, ou trêve du Seigneur, répit interposé par l'Église aux combats entre seigneurs féodeaux, différente de la paix de Dieu qui était perpétuelle, et par laquelle l'Église imposait la paix à l'égard des ecclésiastiques, des femmes, des enfants, des laboureurs paisibles. Quand chaque seigneur faisait en France la guerre ou la paix, la religion donna des trêves qui devaient avoir lieu dans de certaines saisons. [Montesquieu, L'esprit des lois]

  • 2 Fig. Relâche. Son mal ne lui donne pas de trêve. Filles de l'Achéron, pestes, larves, Furies.... Pour mieux agir pour moi, faites trêve aux enfers. [Corneille, Médée] C'est une bonté de la Providence que nous fassions trêve aux tristes réflexions qui seraient en droit de nous accabler journellement. [Sévigné, 1 juill. 1685] Je passais avec lui tous les moments que j'avais de libres, à chanter des airs italiens et des barcaroles sans trêve et sans relâche du matin au soir, ou plutôt du soir au matin. [Rousseau, Les confessions] Les fléaux avec nous ne font ni paix ni trêve. [Collin D'harleville, Optimiste, III, 9]

    N'avoir ni paix ni trêve, n'avoir pas un moment de repos. Quoique avant le soleil, tous les jours, il se lève, Jusqu'à ce qu'il se couche il n'a ni paix ni trêve. [Boursault, Ésope à la cour, v, 7]

    Elliptiquement, trêve de, trêve à, se dit pour faire cesser quelque chose. Hé ! trêve de douceurs. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Trêve aux cérémonies, que voulez-vous ? [Molière, Le sicilien, ou L'amour peintre] Trêve d'austérités, pendant que ce rhume durera. [Bossuet, Lett. abb. 44] Sais-tu que la plaisanterie Convient ici fort mal ? trêve de raillerie. [Destouches, Irrésolu, IV, 6]

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