tôt
adv. de temps. (tô ; le t se lie : tô-t après)
- 1Dans peu de temps, promptement.
Ami, vous m'avez tôt quitté
. [Corneille, Le menteur]Puisqu'il faut qu'il périsse, il vaut mieux tôt que tard
. [Corneille, Pertharite, roi des Lombards]Qui tôt ensevelit, bien souvent assassine
. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]Armande : Dépêchez. - Bélize : Faites tôt, et hâtez nos plaisirs
. [Molière, Les femmes savantes]Qu'aux larmes, au travail le peuple est condamné.... Que, s'il n'est opprimé, tôt ou tard il opprime
. [Racine, Athalie]Et, livrant au plaisir une ardente jeunesse, Tu crains d'être sage trop tôt
. [Lamotte, Odes, t. I, p. 370, dans POUGENS]L'idée que nous nous détruirons par notre propre anarchie, sera tôt abandonnée des souverains, quand ils verront que nous existons nonobstant les journées de juillet
. [Chateaubriand, Captivité de la duch. de Berry]Absolument. Tôt, faites vite, venez vite.
Je suivrai vos avis ; mais tôt, le besoin presse
. [Rotrou, Antigone]Dis-moi ton ordre, tôt
. [Molière, Les fâcheux] - 2Tôt après, peu de temps après.
La reine, ayant appris cette triste nouvelle, En reçut tôt après une autre plus cruelle
. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]Tôt après il se tue lui-même
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] - 3Au plus tôt, au plus vite.
- 4De bonne heure. On ne peut pas dire qu'il soit tard, mais il n'est pas aussi tôt que vous le supposiez.
Il était un roi d'Yvetot, Peu connu dans l'histoire, Se levant tard, se couchant tôt, Dormant fort bien sans gloire
. [Béranger, Roi d'Yv.] - 5On le joint aux adverbes aussi, bien, si, et alors il forme un seul mot.
Aussitôt, voir AUSSITÔT.
Bientôt, voir BIENTÔT.
Sitôt voir SITÔT, à son rang.
- 6Plus tôt que plus tard, au plus vite.
[Il] Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard, Attacher un grelot....
[La Fontaine, Fables]Locution singulière qui semble être pour : plutôt plus tôt que plus tard.
REMARQUE
Voltaire d'abord et des grammairiens après lui ont dit que tôt au positif n'était plus que du bas style, et qu'il ne s'employait guère que dans la locution : tôt ou tard. Mais ce mot est si commode, si bien autorisé par l'exemple de bons écrivains, qu'il doit être employé sans scrupule dans le style le plus élevé.
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