Au beau milieu d'un acte, il [Sardou] sait changer tout à coup sa voilure et virer de bord avec un art infini : " À Dieu-va ! " comme disent les matelots |
Journ. offic. 18 mai 1874, p. 3340, 2e col. |
adieu-va |
Colombe, elle [une dame nommée Colombe] ne l'est guère ni par la douceur de la voix, ni par l'affectuosité... |
Journ. offic. 25 sept. 1876, p. 7171, 1re col. |
affectuosité |
.... époque terrible et grandiose que tant de livres, de tableaux, de lithographies, de romances, de mélodrames ne sont pas encore parvenus à banaliser |
Journ. offic. 1er mai 1876, p. 3034, 2e col. |
banaliser |
Le joli refrain de la diva : Tu me bassines avec ton amour.... |
Journ. offic. 30 nov. 1874, p. 7879, 3e col. |
bassiner |
Les gens mariés [de Guérande] le portent [le tricorne] en bataille, comme les gendarmes ; les veufs, les garçons en tournent les pointes d'une autre manière |
Journ. offic. 16-17 août 1875, p. 5923, 3e col. |
bataille |
Une table couverte d'un tapis vert où écrivait le chien du commissaire, un grand diable à tête de pion, à redingote râpée |
Fromont jeune et Risler aîné, III, 5 |
chien, chienne |
À force de voyager en wagon avec des filles bizarrement accoutrées, les cheveux sur les yeux à la chien, ou flottants dans le dos à la Geneviève de Brabant, elle finit par leur ressembler |
Fromont jeune et Risler aîné, III, 2 |
chien, chienne |
C'est la justification de Froufrou, ce père sans dignité, affamé de gandinerie, de cocoterie, protecteur de petites débutantes |
Journ. offic. 30 août 1875, p. 7384, 1re col. |
cocoterie |
Les hommes portent l'habit bleu barbeau ou feuille morte, les collants de couleur claire, la cravate de mousseline blanche |
Journ. offic. 21 déc. 1874, p. 8466, 1re col. |
collant, ante |
Un homme entre deux âges, grisonnant et déplumé, sanglé, cosmétiqué, le regard trouble, les cils brûlés par les veilles... |
Journ. offic. 7 fév. 1876, p. 1095, 1re col. |
cosmétiqué, ée |
Un gentilhomme français, vieilli plutôt que vieux, usé, dévasté, ruiné, triste épave du monde parisien échouée à la côte, comme dit l'énergique expression populaire |
Journ. offic. 3 mai 1875, p. 3183, 1re col. |
côte |
L'amoureux Stéphane est bien encore un peu cotonneux, mais ce défaut de l'amant est destiné à mieux faire valoir le mari |
Journ. offic. 3 mai 1875, p. 3184, 2e col. |
cotonneux, euse |
Nous en sommes arrivés à nous méfier prodigieusement de ces impressions du premier soir, capricieuses, nerveuses, souvent déjugées par le vrai public et par ce juge souverain en matière de succès qu'on appelle la feuille de location |
Journ. offic. 30 août 1875, p. 7383, 4e col. |
déjuger (se) |
C'était un grand contentement pour ces deux dépatriés de trouver en ces pauvres ménages.... un coin de tendresse et de vie familiale |
Fromont jeune et Risler aîné, I, 2 |
dépatrié, ée |
Une de ces aventures qui se déroulent comme ces albums d'images fort à la mode dans notre enfance et qu'on appelait des dépliants |
Journ. offic. 10 janv. 1876, p. 272, 2e col. |
dépliant |
Ce n'est pas à dire que M. Dumas ne possède aussi un style bien à lui, mais sec, disséqueur, en dedans, impropre à exprimer la couleur de la surface des choses |
Journ. offic. 27 sept. 1875, p. 8385, 2e col. |
disséqueur |
Le joli refrain de la diva |
Journ. offic. 30 nov. 1874, p. 7879, 3e col. |
diva |
Un de ces inextricables romans de Frédéric Soulié, ténébreux, embroussaillé |
Journ. offic. 26 fév. 1877, p. 1474, 2e col. |
embroussaillé, ée |
La plainte des grands peupliers, qui s'abaissaient l'un vers l'autre, en secouant les nids de pies embroussaillés dans leur faîte |
Fromont jeune et Risler aîné, IV, 2 |
embroussaillé, ée |
Les cloches qui sonnaient, les bruits de Paris montant déjà du pavé des rues, l'endimanchement, cette fête du pauvre, qui éclaircit jusqu'aux petits charbonniers, toute l'aurore de ce matin exceptionnel fut savourée par elle longuement et délicieusement |
Fromont jeune et Risler aîné, III, 3 |
endimanchement |
C'étaient de longs repas où ces bourgeois riches s'attardaient avec des lenteurs, des lassitudes, des endormements de paysans |
Fromont jeune et Risler aîné, I, 5 |
endormement |
Même avec cette conviction paralysante qu'il est enguignonné, tout ce qu'il entreprend lui réussit à merveille |
Journ. offic. 6 sept. 1875, p. 7609, 1re col. |
enguignonné, ée |
Une prose où des vers entiers prennent leur envolée tout à coup |
Journ. offic. 14 juin 1875, p. 4282, 3e col. |
envolée |
Malgré les roucoulements, les éplorements d'Adoua et de sa soeur |
Journ. offic. 16 novemb. 1874, p. 7658, 2e col. |
éplorement |
Mlle Sarah Bernhardt use son charme et sa puissance poétique sur ce raide personnage de Missis [missis est la prononciation vulgaire de mistress] Clarkson.... qu'elle assombrit, qu'elle fatalise, qu'elle mélodramatise encore |
Journ. offic. 21 fév. 1876, p. 1330, 1re col. |
fataliser |
Nos méridionaux se contentent de leurs ferrades.... en somme les ferrades sont de véritables courses de taureaux, moins la pompe, le clinquant, le brio des fêtes espagnoles |
Journ. offic. 3 août 1874, p. 5513, 1re col. |
ferrade |
Pour un taureau qui manque, la ferrade ne chôme pas |
ib. 2e col. |
ferrade |
Le moment de la ferrade est enfin venu.... il ne s'agit plus d'écarter le taureau à la landaise, ou de le raser à la provençale ; il faut le renverser.... l'animal terrassé beugle en sentant la brûlure du fer chaud qui le marque |
ib. 1re col. |
ferrade |
Une pièce montée avec un grand luxe de décoration et de figuration |
Journ. offic. 4 janv. 1875, p. 51, 2e col. |
figuration |
Frantz, sans oser la regarder elle-même, suivait les mouvements de son ombrelle doublée de bleu, le floconnement de sa robe... |
Fromont jeune et Risler aîné, III, 2 |
floconnement |
Il faut laisser aux théâtres de province ces galvaudages de distribution [de rôles] ; mais le Vaudeville se doit à lui-même de conserver intactes quelques physionomies d'artistes |
Journ. offic. 24 avril 1876, p. 2905, 2e col. |
galvaudage |
C'est la justification de Froufrou, ce père sans dignité, affamé de gandinerie, de cocoterie, protecteur de petites débutantes.... |
Journ. offic. 30 août 1875, p. 1384, 1re col. |
gandinerie |
M. Parade, qui joue le rôle épisodique de Laviolette, beau-frère de Ribeaudet, est superbe dans sa gâteuse |
Journ. offic. 27 nov. 1876, p. 8739, 2e col. |
gâteuse |
La Guigne, comédie en trois actes par MM. Labiche, Leterrier et Vanloo.... « J'ai la guigne.... » ne cesse de répéter le pauvre Gédéon découragé d'avance par le mauvais sort qu'il attribue à son jour de naissance |
Journ. offic. 6 sept. 1875, p. 7609, 1re col. |
guigne |
Du fond du couloir, les éclats de sa voix tragique continuaient à arriver au public comme les derniers coups d'un orage qui s'éloigne insatisfait, encore gonflé d'éclairs et de tempêtes |
Journ. offic. 19 juill. 1875, p. 5566, 1re col. |
insatisfait, aite |
C'est [le rôle de Phèdre] un rôle de passion forcenée, mais de cette belle passion antique qui garde toujours la ligne dans ses plus violents transports |
Journ. offic. 28 déc. 1874, p. 8626, 2e col. |
ligne |
Les auteurs ont fort bien senti qu'il y avait là un loup, comme on dit en style de coulisse, et ils ont essayé de le faire disparaître dans une histoire de cabinet noir de lettres escamotées à la poste |
Journ. offic. 3 nov. 1874, p. 7342, 2e col. |
loup |
Il m'apprit qu'on avait d'abord pensé à moi pour le rôle, mais qu'on me trouve trop marqué.... trop marqué !... il y a de quoi l'être en effet avec des déceptions pareilles dans sa vie |
Journ. offic. 10 sept. 1876, p. 5002, 3e col. |
marqué, ée |
L'amour de tête de ce brave garçon ne le mélancolise pas du tout |
Journ. offic. 22 mai 1876, p. 3520, 3e col. |
mélancoliser |
Mlle Sarah Bernhardt use son charme et sa puissance sur ce raide personnage de missis Clarkson.... qu'elle assombrit, qu'elle fatalise, qu'elle mélodramatise encore |
Journ. offic. 21 fév. 1876, p. 1330, 1re col. |
mélodramatiser |