Le climat qui fait qu'une nation aime à se communiquer, fait aussi qu'elle aime à changer ; et ce qui fait qu'une nation aime à changer, fait aussi qu'elle se forme le goût |
ib. |
goût |
Il n'y a qu'à se représenter, d'un côté, les biens sans nombre qui résultent de la vanité ; de là le luxe, l'industrie, les arts, les modes, la politesse, le goût ; et, d'un autre côté, les maux infinis qui naissent de l'orgueil de certaines nations, la paresse, la pauvreté.... |
Esp. XIX, 9 |
goût |
Il y a trois espèces de gouvernement : le républicain, le monarchique et le despotique ; pour en découvrir la nature, il suffit de l'idée qu'en ont les hommes les moins instruits ; je suppose trois définitions ou plutôt trois faits : l'un que le gouvernement républicain est celui où le peuple en corps, ou seulement une partie du peuple, a la souveraine puissance ; le monarchique, celui où un seul gouverne, mais par des lois fixes et établies ; au lieu que, dans le despotique, un seul, sans lois et sans règle, entraîne tout par sa volonté et par ses caprices |
Esp. II, 1 |
gouvernement |
Il y a cette différence entre la nature du gouvernement et son principe, que sa nature est ce qui le fait être tel, et son principe ce qui le fait agir |
ib. III, 1 |
gouvernement |
Cette république qui conquiert ne peut guère communiquer son gouvernement et régir l'État conquis selon la forme de sa constitution.... une monarchie peut plus aisément communiquer son gouvernement, parce que les officiers qu'elle envoie ont les uns la puissance exécutrice civile, et les autres la puissance exécutrice militaire ; ce qui n'entraîne pas après soi le despotisme |
ib. XI, 19 |
gouvernement |
Les empereurs [romains] ayant établi un gouvernement militaire, ils sentirent bientôt qu'il n'était pas moins contre eux que contre leurs sujets ; ils cherchèrent à le tempérer ; ils crurent avoir besoin des dignités et du respect qu'on avait pour elles |
Esp. VI, 15 |
gouvernement |
Pendant que Rome ne domina que dans l'Italie, les peuples furent gouvernés comme des confédérés : on suivait les lois de chaque république |
Esp. XI, 19 |
gouverner |
Dieu, qui gouverne l'univers, n'a-t-il pas donné à de certains hommes plus de lumières, à d'autres plus de puissance ? |
Esp. Défense, II, 8e obj. |
gouverner |
Celui qui est à la cour, à Paris, dans les provinces, qui voit agir des ministres, des magistrats, des prélats, s'il ne connaît les femmes qui les gouvernent, est comme un homme qui voit bien une machine qui joue, mais qui n'en connaît point les ressorts |
Lett. pers. 107 |
gouverner |
Le prince perdrait le plus bel attribut de sa souveraineté, qui est celui de faire grâce |
Esp. VI, 5 |
grâce |
C'est un grand ressort des gouvernements modérés que les lettres de grâce ; ce pouvoir que le prince a de pardonner, exécuté avec sagesse, peut avoir d'admirables effets |
Esp. VI, 16 |
grâce |
Un législateur sage aurait, dans les cas les plus graciables, modéré la peine du crime |
Esp. VI, 13 |
graciable |
L'obligation où est le juge de prendre deux gradués dans les cas qui peuvent mériter une peine afflictive |
Esp. XXVIII, 42 |
gradué, ée |
Je voyais bien que votre âme était haute, mais je ne soupçonnais pas qu'elle fût grande |
Eucrate et Sylla. |
grand, ande |
Nul n'est mauvais gratuitement ; il faut qu'il y ait une raison qui détermine, et cette raison est toujours une raison d'intérêt |
Lett. pers. 83 |
gratuitement |
Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les Français changent de moeurs selon l'âge de leurs rois ; le monarque pourrait même parvenir à rendre la nation grave s'il l'avait entrepris |
Lett. pers. 99 |
grave [1] |
Le rôle d'une jolie femme est beaucoup plus grave que l'on ne pense ; il n'y a rien de plus sérieux que ce qui se passe le matin à sa toilette, au milieu de ses domestiques |
Lett. pers. 110 |
grave [1] |
Je le suis, nous grimpons à son cinquième étage |
Lett. pers. 45 |
grimper |
Plus un navire est petit, plus il est en danger dans les gros temps |
Esp. XXI, 6 |
gros, osse |
Les hommes fripons en détail sont en gros de très honnêtes gens |
Esp. XXV, 2 |
gros, osse |
Nous regardons l'idolâtrie comme la religion des peuples grossiers, et la religion qui a pour objet un être spirituel, comme celle des peuples éclairés |
Esp. XV, 2 |
grossier, ière |
C'est un poëte et le grotesque du genre humain |
Lett. pers. 48 |
grotesques |
On met toujours de l'ordre dans la confusion même ; ainsi les peintres groupent leurs figures |
Goût, plaisir de l'ordre. |
grouper |
Athènes tomba, parce que ses erreurs lui parurent si douces qu'elle ne voulut pas en guérir |
Rom. 8 |
guérir |
Hobbes.... voulant prouver que les hommes naissent tous en état de guerre, et que la première loi naturelle est la guerre de tous contre tous |
Défense de l'Esprit des lois, I, 1 |
guerre |
Nous grimpons à son cinquième étage et par une échelle nous nous guindons à un sixième qui était un cabinet ouvert à tous les vents |
Lett. pers. 45 |
guinder |
Ha ! ha ! monsieur est Persan ; c'est une chose bien extraordinaire ; comment peut-on être Persan ? |
Lett. pers. 30 |
ha |
Il mit peu de chose au hasard |
Espr. X, 14 |
hasard |
La loi des Saxons veut que le père et la mère laissent leur hérédité à leur fils |
Esp. VIII, 22 |
hérédité |
C'était une bonne loi que celle qui défendait d'avoir deux hérédités |
ib. V, 5 |
hérédité |
Tous les descendants qui vivaient sous la puissance du père qu'on appela héritiers-siens |
Esp. XXVII, 1 |
héritier, ière [1] |
Ceux qui amusent une conversation pendant deux heures de temps sans qu'il soit possible de retenir un mot de ce qu'ils ont dit |
Lett. pers. 82 |
heure |
Vous voyez ici les romans, dont les auteurs sont des espèces de poëtes, et qui outrent également le langage de l'esprit et celui du coeur ; ils passent leur vie à chercher la nature, et la manquent toujours ; leurs héros y sont aussi étrangers que les dragons ailés et les hippocentaures |
Lett. pers. 137 |
hippocentaure |
[Dans le gouvernement monarchique] l'honneur, c'est-à-dire le préjugé de chaque personne et de chaque condition, prend la place de la vertu politique et la représente partout ; il y peut inspirer les plus belles actions ; il peut, joint à la force des lois, conduire au but du gouvernement comme la vertu même |
Esp. III, 6 |
honneur |
La nature de l'honneur est de demander des préférences et des distinctions ; il est donc, par la chose même, placé dans le gouvernement monarchique |
ib. III, 7 |
honneur |
Ce n'est point l'honneur qui est le principe des États despotiques : les hommes y étant tous égaux, on n'y peut se préférer aux autres ; les hommes y étant tous esclaves, on n'y peut se préférer à rien |
ib. III, 8 |
honneur |
Il n'est pas inouï de voir des États hypothéquer leurs fonds pendant la paix même |
Esp. XIII, 17 |
hypothéquer |
Nous autres, juges.... qu'avons-nous affaire de tous ces volumes de lois ? presque tous les cas sont hypothétiques et sortent de la règle générale |
Lett. pers. 68 |
hypothétique |
Il me serait difficile de te faire sentir ce que c'est ; car nous n'en avons point précisément d'idée |
Lett. pers. 90 |
idée |
Personne n'aspire à l'égalité ; cela ne vient pas même dans l'idée |
Esp. V, 4 |
idée |