La gourmandise est le vice des coeurs qui n'ont point d'étoffe |
Ém. II |
étoffe |
Il se chargea, s'il me trouvait de l'étoffe, de chercher à me placer |
Conf. III |
étoffe |
Leurs subtiles pensées marquent des esprits sans étoffe |
Émile, IV |
étoffe |
Malgré mon petit habit violet.... j'avais l'air si peu étoffé qu'il ne me crut pas difficile à gagner |
Conf. IV |
étoffé, ée |
Pour cette fois le dépit fut mon Apollon, et jamais musique plus étoffée ne sortit de mes mains |
Confess. IX |
étoffé, ée |
Une belle voix de basse, étoffée et mordante, qui remplissait l'oreille et tonnait au coeur |
ib. V |
étoffé, ée |
Dans le pays, tout le monde est d'un étonnement sans égal de cette belle expédition |
Lettre à Moultou, 7 fév. 1765 |
étonnement |
Ces oeuvres marquaient le pouvoir de bien faire plutôt que la volonté d'étonner ; c'étaient des vertus plus que des miracles |
Lettres de la montagne, 3 |
étonner |
En tâchant d'étouffer ses sanglots |
Ém. v. |
étouffer |
Elle étoufferait plutôt que de laisser échapper un soupir en sa présence |
Ém. v. |
étouffer |
J'étouffais dans l'univers, j'aurais voulu m'élancer dans l'infini |
3e lett. à M. de Malesherbes |
étouffer |
Rousseau s'est servi de l'auxiliaire être : à l'égard de Mme d'Épinay, je lui ai envoyé vos lettres et les miennes ; je serais étouffé de douleur sans cette communication |
Lett. à Diderot, janv. 1757 |
étouffer |
En laissant les enfants en pleine liberté d'exercer leur étourderie, il convient d'écarter d'eux tout ce qui pourrait la rendre coûteuse |
Ém. II |
étourderie |
Des enfants étourdis viennent les hommes vulgaires ; je ne connais pas d'observation plus générale et plus certaine que celle-là |
Ém. II |
étourdi, ie [2] |
Jamais les coeurs sensibles n'aimèrent les plaisirs bruyants ; vain et stérile bonheur des gens qui ne sentent rien et qui croient qu'étourdir la vie, c'est en jouir |
Ém. v. |
étourdir |
Si l'on peut s'étourdir sur son état en y pensant peu |
Hél. IV, 13 |
étourdir |
Et cent écus de rente étaient comme rien pour un homme sur qui les quidams et les gueux venaient incessamment fondre comme des étourneaux |
Confess. XI |
étourneau |
Il [ce compositeur] n'offrirait que des phrases étranglées |
Dict. de mus. Récitatif. |
étranglé, ée |
S'il faut prendre longtemps de la peine, je n'en suis plus |
Confess. IV |
être [1] |
J'en fus pour mes lorgneries et mes soupirs, dont même je m'ennuyai bientôt |
Confess. VI |
être [1] |
Tout cela ne sont que des arguties et des subtilités |
Prom. 3 |
être [1] |
Le corps politique ou le souverain ne tirant son être que de la sainteté du contrat |
Contrat, I, 7 |
être [2] |
Ne pouvant élever mes faibles conceptions jusqu'au grand être, je rapprochais les rapports infiniment éloignés qu'il a mis entre sa nature et la mienne |
Ém. IV |
être [2] |
Être des êtres, je suis parce que tu es, c'est m'élever à ma source que de te méditer sans cesse |
ib. |
être [2] |
Disposez de moi comme d'un homme qui n'est plus rien pour lui-même, et dont tout l'être n'a de rapport qu'à vous |
Hél. I, 12 |
être [2] |
L'esprit s'étrécit à mesure que l'âme se corrompt |
Héloïse, II, 27 |
étrécir |
Ses bras savent trouver des étreintes caressantes |
Émile, IV |
étreinte |
Je l'embrassai pourtant avec un serrement de coeur qu'il partageait et qui se fit sentir réciproquement par de muettes étreintes, plus éloquentes que les cris et les pleurs |
Hél. III, 14 |
étreinte |
Tu sais parfaitement les êtres de la maison |
Hél. I, 53 |
êtres |
Les coeurs étroits ne sentent jamais de vide, parce qu'ils sont toujours pleins de rien |
Lettre à Mme de B. Correspond. t. II, p. 201, dans POUGENS |
étroit, oite |
Ce que je dois sur toute chose est de ne pas vous laisser mettre à l'étroit pour l'amour de moi |
Lett. à Du Peyrou, 11 juin 1766 |
étroit, oite |
J'entends dire qu'il convient d'occuper les enfants à des études où il ne faille que des yeux ; cela pourrait être s'il y avait quelque étude où il ne fallût que des yeux ; mais je n'en connais point de telle |
Em. II |
étude |
L'on trouva moyen de me faire étudier |
Ém. IV |
étudier |
Et moi, non sans bosse à la tête, Avec quelques secours d'autrui, Je sors de mon maudit étui |
Lett. à Lafosse |
étui |
La langue négligerait l'analogie grammaticale pour s'attacher à l'euphonie, au nombre, à l'harmonie, et à la beauté des sons |
Essai sur l'orig. des langues, ch. 3 |
euphonie |
Il n'y a plus aujourd'hui de Français, d'Allemands, d'Espagnols, d'Anglais même, quoi qu'on en dise ; il n'y a que des Européens |
Gouvern. de Polog. ch. 3 |
européen, enne |
Nous nous évadons sans être aperçus, et nous nous renfermons dans notre chambre |
Émile, III |
évader (s') |
C'est un calcul très fautif que d'évaluer toujours en argent les gains ou les pertes des souverains ; le degré de puissance qu'ils ont en vue ne se compte point par les millions qu'on possède |
Paix perpét. |
évaluer |
L'innocente joie aime à s'évaporer au grand jour |
Lett. à d'Alemb. sur les spect. |
évaporer |
Si ces yeux éveillés que vous savez si bien faire parler .... |
Hél. II, 16 |
éveillé, ée |