Je me peindrai tel que je fus, tel que je suis, le mal offusquera presque toujours le bien ; et malgré cela j'ai peine à croire qu'aucun de mes lecteurs ose se dire : je suis meilleur que ne fut cet homme-là |
Lett. à M. Duclos, Corresp. t. VI, p. 168, dans POUGENS. |
peindre |
Ne trouves-tu pas que ses longues peines et l'habitude de les sentir ont rendu sa physionomie encore plus intéressante qu'elle n'était autrefois ? |
Hél. IV, 9 |
peine |
Si je ne me faisais une peine de vous importuner trop souvent |
Lett. au curé d'Amberieu, 15 déc. 1763 |
peine |
Nous étions en peine d'ornements pour notre chambre |
Ém. II |
peine |
Aussi tout ce qu'elle fit à cet égard fut-il, peu s'en faut, peine perdue |
Confess. V |
peine |
À peine est-elle jolie au premier aspect, mais plus on la voit et plus elle s'embellit |
Ém. v. |
peine |
Je n'entends pas qu'il joue avec nos masses sur un billard haut de trois pieds, je n'entends pas qu'il aille peloter dans nos tripots, ni qu'on charge sa petite main d'une raquette de paumier.... |
Ém. II |
peloter |
Son petit peloton se rassemblait à l'opéra sous la loge de la reine |
Confess. VIII |
peloton |
Sur le penchant de quelque agréable colline bien ombragée, j'aurais une petite maison rustique, une maison blanche avec des contrevents verts |
Ém. IV |
penchant [2] |
Rien ne montre mieux les vrais penchants d'un homme que l'espèce de ses attachements |
Conf. VII |
penchant [2] |
Ils penchent à aimer le vice |
Ém. II |
pencher |
Une question pendante depuis longtemps devant le public |
Lett. à Fréron, 21 juill. 1753 |
pendant, ante [1] |
Je croyais voir son oeil pénétrant et judicieux percer au fond de mon coeur, et m'en faire rougir encore |
Hél. IV, 11 |
pénétrant, ante |
Sans me laisser pénétrer si cet homme était de sa connaissance ou non |
Confess. X |
pénétrer |
Je converse avec lui [Dieu], je pénètre toutes mes facultés de sa divine essence ; je m'attendris à ses bienfaits, je le bénis de ses dons |
Ém. IV |
pénétrer |
J'approche d'un séjour où les injustices des hommes ne pénètrent pas |
Lett. à Mme BeauChateau, Corresp. t. VII, p. 152, dans POUGENS |
pénétrer |
Que pensez-vous qu'il m'en a coûté pour le mettre dans l'état où il est ? |
Hél. IV, 11 |
penser [1] |
L'esprit une fois en effervescence y reste toujours, et quiconque a pensé, pensera toute sa vie |
Lett. à Mlle D. M. Corresp. t. I, p. 122, dans POUGENS. |
penser [1] |
Tous mes malheurs me viennent d'avoir trop bien pensé des hommes |
Lett. à M. Gingins de M. Corresp. t. I, p. 14, dans POUGENS. |
penser [1] |
À quoi voulez-vous qu'il [l'enfant] pense, quand vous pensez à tout pour lui ? |
Ém. II |
penser [1] |
Puisque je ne puis oublier cet infortuné, j'aime mieux en causer avec toi que d'y penser toute seule |
Hél. IV, 1 |
penser [1] |
Ce penser mâle des âmes fortes, qui leur donne un idiome si particulier, est une langue dont il n'a pas la grammaire |
Hél. I, 65 |
penser [2] |
Je ne vous regardais jusqu'ici que comme une belle penseuse qui.... |
Lett. à Mlle D. M. le 7 mai 1764 |
penseur |
À Chambéry, je devins pensif, non sur la sottise que je venais de faire.... |
Conf. III |
pensif, ive |
On s'égare un seul moment de la vie, on se détourne d'un seul pas de la droite route ; aussitôt une pente inévitable nous entraîne et nous perd : on tombe enfin dans un gouffre |
Hél. III, 18 |
pente |
Deux ou trois mois se passèrent ainsi à tâter la pente de mon esprit |
Confess. VI |
pente |
Nos sensations sont purement passives, au lieu que toutes nos perceptions ou idées naissent d'un principe actif qui juge |
Ém. II, Il |
perception |
Qui perçaient l'air de leurs cris |
Ém. II |
percer |
Ils auront beau faire : je me ris des machines qu'ils entassent sans cesse autour de moi.... le cri de la vérité percera le ciel tôt ou tard |
Lett. à M. de Tonnerre, Corresp. t. VII, p. 95, dans POUGENS |
percer |
L'impôt sur les papiers a tellement dénaturé leur fabrication, que je n'en puis plus trouver pour noter qui ne perce pas |
Lett. à M. de M***, sur la bot. Mél. t. VII, p. 182, dans POUGENS |
percer |
Comment l'amour, qui perd tant d'honnêtes femmes.... |
Hél. v, 13 |
perdre |
L'indigence et la séduction perdaient une fille modeste et sage, qui peut faire un jour une excellente mère de famille |
ib. I, 39 |
perdre |
Vous aviez gagné chez les paysans, vous perdez chez les beaux esprits |
Hél. II, 27 |
perdre |
Je me sentais avec une sorte de volupté accablé du poids de cet univers.... j'aimais à me perdre en imagination dans l'espace |
3e lett. à M. de Malesherbes, Corresp. t. IV, p. 94, dans POUGENS. |
perdre |
Va donc, douce chimère d'une âme sensible, félicité si charmante et si désirée, va te perdre dans la nuit des songes ; tu n'auras plus de réalité pour moi |
Hél. II, 6 |
perdre |
Je me perdais dans ces foules de règles |
Confess. VI |
perdre |
Un mari qui oserait y consentir [à ce que sa femme nourrît] serait un homme perdu |
Ém. I |
perdu, ue |
Il ne lui fallait que des filles perdues, et je ne crois pas qu'il fût fait pour avoir de bonnes fortunes |
Confess. III |
perdu, ue |
Tel croit être un bon père de famille, et n'est qu'un vigilant économe |
Hél. IV, 10 |
père |
Encore un coup, ne cherchons point la chimère de la perfection, mais le mieux possible selon la nature de l'homme et la constitution de la société |
Lett. à d'Alemb. |
perfection |