Il me rompit rudement en visière |
SCARRON
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Rom. com. I, 13 |
visière |
Cette femme est sur moi rudement endiablée |
REGNARD
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Ménechmes, v. 3 |
endiablé, ée |
On a frondé rudement contre M. de Saint-Malo |
SÉVIGNÉ
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239 |
fronder |
Les Perses menaient rudement la cavalerie thessalienne |
VAUGELAS
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Q. C. III, 11 |
mener |
L'ennui renouvelé plus rudement l'outrage |
MALHERBE
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I, 4 |
renouvelé, ée |
Il [Corbinelli] a été rudement traité de la fièvre tierce |
SÉVIGNÉ
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22 sept. 1677 |
traiter |
Voyez comme ces petites filles se jouent rudement |
SÉVIGNÉ
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70 |
jouer |
Elle [la cavalerie des Thébains] chargea rudement les Athéniens |
ROLLIN
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Hist. anc. Oeuv. t. V, p. 442, dans POUGENS |
rudement |
Je parlai bien rudement à Mme d'Aubigné sur ses mauvaises habitudes |
MAINTENON
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Lett. à M. d'Aubigné, t. I, p. 163, dans POUGENS |
rudement |
Ils se choquèrent rudement, et de ce coup ils rejaillirent chacun de leur côté |
MONTESQUIEU
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Lett. pers. 128 |
rejaillir |
Son mariage [de M. d'Oppède] a été renoué, après avoir été rudement ébranlé |
SÉVIGNÉ
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5 févr. 1674 |
renouer |
Le roi envoya chercher Pontchartrain, et lui commanda de laver rudement la tête à son parent |
SAINT-SIMON
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24, 26 |
laver |
Hier matin, comme j'étais au lit, j'entendis frapper rudement à ma porte |
MONTESQUIEU
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Lett. pers. 45 |
rudement |
Il est bon de commencer de la rue à se faire écouter par le bruit du carrosse et du marteau qui frappe rudement la porte |
MONTESQUIEU
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Lett. pers. 82 |
marteau |
Je m'exposais à me faire demander rudement, mais sans injustice, de quoi je me mêlais |
ROUSSEAU
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Confess. IX |
rudement |
Ne vous offensez pas, objet rare et charmant, Si ma haine avec lui traite un peu rudement |
CORNEILLE
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Théod. II, 4 |
traiter |
Croiriez-vous que je suis enfermée aujourd'hui pour écrire, et que j'ai refusé rudement toutes les madames ? |
SÉVIGNÉ
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12 mai 1680 |
madame |
La F*** a été rudement repoussé, quand il a proposé d'être à M. le Dauphin ; le roi ne peut souffrir ceux qui quittent le service |
SÉVIGNÉ
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415 |
repousser |
Je lui demandai s'ils ne décideraient pas formellement que la grâce est donnée à tous ; mais il me rebuta rudement, et me dit que ce n'était pas là le point |
PASCAL
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Prov. I |
rudement |
Il [le chevalier de Grignan] a été rudement saigné ; il résista à la dernière fois, qui fut la onzième, mais les médecins l'emportèrent |
SÉVIGNÉ
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10 févr. 1672 |
rudement |
Ce pauvre cheval.... broncha si rudement que M. le curé s'en éveilla, et sa nièce tomba du brancard sur la maigre croupe de la haridelle |
SCARRON
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Rom. com. I, 14 |
haridelle |
Leur allure [des tapirs] est brusque, et, sans chercher à offenser, ils heurtent rudement tout ce qui se rencontre devant eux |
BUFFON
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Quadrup. t. X, p. 5 |
heurter |
En un mot, cette province [la Bretagne] a grand tort ; mais elle est rudement punie, et au point de ne s'en remettre jamais |
SÉVIGNÉ
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228 |
remettre |
Ragotin.... poussant la porte de l'autre côté, la fit donner si rudement contre le visage de la pauvre dame qu'elle en eut le nez écaché |
SCARRON
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Rom. com. II, 10 |
écaché, ée |
Il [M. de Grignan] a été mené quatre ou cinq jours fort rudement de la colique et de la fièvre continue, avec deux redoublements par jour |
SÉVIGNÉ
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1er déc. 1690 |
mener |
Je lui demandai s'ils ne décideraient pas formellement que la grâce est donnée à tous, afin qu'on n'agitât plus ce doute ; mais il me rebuta rudement, et me dit que ce n'était pas là le point |
PASCAL
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Prov. I |
rebuter |
Il est bon de commencer de la rue à se faire écouter par le bruit du carrosse et du marteau qui frappe rudement la porte ; cet avant-propos prévient pour le reste du discours |
MONTESQUIEU
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Lett. pers. 82 |
rue [1] |
Je suis un peu fâché qu'on soit tombé depuis peu si rudement sur Rapin Thoiras.... je regarde cet historien comme le meilleur que nous ayons |
VOLTAIRE
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Lett. Hénault, 12 mai 1754 |
tomber |
Après tant de bonté et de confiance que je vous ai témoignée, vous me refusez rudement et malgracieusement |
SÉVIGNÉ
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à d'Hérigoyen, 14 juin 1687 |
malgracieusement |
On m'a parlé aussi d'un dictionnaire [le Dictionnaire philosophique] où beaucoup d'honnêtes fripons ont rudement sur les oreilles |
D'ALEMBERT
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Lett. à Voltaire, 9 juillet 1764 |
oreille |
Je suis toujours fort en peine de Corbinelli ; il a été rudement traité de la fièvre tierce, le délire, et tout ce qui peut effrayer : il a pris de l'or potable, nous en attendons l'effet |
SÉVIGNÉ
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360 |
or [2] |
Un paysan son seigneur offensa ; L'histoire dit que c'était bagatelle ; Et toutefois ce seigneur le tança Fort rudement ; ce n'est chose nouvelle |
LA FONTAINE
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Paysan. |
paysan, sanne |
Il me rebuta rudement, et me dit que ce n'était pas là le point ; qu'il y en avait de ceux de son côté qui tenaient que la grâce n'est pas donnée à tous ; que les examinateurs mêmes avaient dit en pleine Sorbonne que cette opinion est problématique.... |
PASCAL
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Prov. I |
problématique |
Leclerc ayant soutenu l'opinion de Huet et n'étant point évêque, [l'abbé] Boileau tomba plus rudement encore sur Leclerc, qui lui répondit de même |
VOLTAIRE
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Pol. et lég. Fragm. hist. sur l'Inde, 23 |
rudement |
Rien ne nous heurte plus rudement que cette doctrine [le péché originel], et cependant, sans ce mystère le plus incompréhensible de tous, nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes |
PASCAL
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Grandeur et misère, Syst. des phil. 5, éd. FAUGÈRE. |
heurter |
Certainement, rien ne nous heurte plus rudement que cette doctrine [le péché originel], et cependant, sans ce mystère, le plus incompréhensible de tous, nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes |
PASCAL
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Pens. VIII, éd. HAVET. |
rudement |
Si le soin que l'on aura de l'éviter [un mauvais son] d'un côté, fait que de l'autre on désajuste sa période, il vaut mieux tomber dans l'inconvénient du mauvais son, pourvu qu'il ne choque pas trop rudement l'oreille, que de rompre la juste cadence d'une période |
VAUGELAS
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Rem t. I, p. 33, dans POUGENS |
désajuster |
L'abbé Têtu dit rudement à notre voisine : Mais, madame, si elle vous avait répondu que la pelle se moque du fourgon, qu'auriez-vous dit ? - Monsieur, dit-elle, je ne suis point une pelle, et elle est un fourgon |
SÉVIGNÉ
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24 nov. 1679 |
fourgon [1] |
L'abbé Testu dit rudement à notre voisine : Mais, madame, si elle vous avait répondu que la pelle se moque du fourgon, qu'auriez-vous dit ? Monsieur, dit-elle, je ne suis point une pelle, et elle est un fourgon |
SÉVIGNÉ
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387 |
moquer (se) |