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abreuver

vt (a-breu-vé)
  • 1Faire boire des animaux. Rivière où l'on a coutume d'abreuver les bestiaux. Les puits qu'ils avaient creusés pour abreuver leurs troupeaux. On mena abreuver nos chevaux. [Sévigné, 155]
  • 2Faire boire abondamment quelqu'un. Il abreuva largement la compagnie. On l'abreuvait pour lui faire perdre la raison et s'emparer de lui. Le cruel d'une main semblait m'ouvrir le flanc, Et de l'autre à longs traits m'abreuver de mon sang. [Créb. Atrée, II, 2]
  • 3Mouiller, pénétrer d'eau, arroser. La terre est abreuvée. Ces prairies ont besoin d'être abreuvées. Le sol est abreuvé d'eau. Les cèdres qu'abreuve la rosée du ciel. Une grande abondance d'humeurs abreuve cette plaie ; il faut la dessécher.
  • 4 Fig. Remplir, saturer. Abreuver quelqu'un d'outrages. On abreuve les alliés de dégoûts. Tout le fiel.... Dont un amant fut jamais abreuvé. [Malherbe, v, 27] Tout le fiel dont on vous abreuva. [Bourdaloue, Pens. t. III, p. 362] On dit aussi, dans un sens opposé, l'abreuver de joie.
  • 5 En termes d'art, mettre sur un fond poreux une couche d'huile, d'encollage, de couleur ou de vernis pour en boucher les pores et en rendre la surface unie.

    Terme de tonnelier. Abreuver des tonneaux, les emplir d'eau pour s'assurer s'ils ne fuient point.

    En termes de marine, abreuver un vaisseau, y faire entrer de l'eau, avant de le lancer, pour voir s'il n'y a pas une voie d'eau.

  • 6S'abreuver, vpron Les chevaux s'abreuvent ici. Après s'être abreuvé de vin S'abreuver largement. Les puits où vont le soir s'abreuver nos troupeaux. [Ducis, Abufar ou La Famille arabe]
  • 7Être humecté. La terre s'abreuve des pluies fécondantes. Le sol de la Grèce devait s'abreuver de sang. La javeline s'abreuve de leur sang.
  • 8 Fig. S'abreuver de larmes. Il s'abreuva du sang de la république. Néron s'abreuva de sang. Il s'abreuve aux sources les plus pures de la science. De son mortel poison tout courut s'abreuver. [Boileau, Satires]
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