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acquitter

vt (a-ki-té)
  • 1Rendre quitte, libérer une personne ou une propriété. Il a acquitté son ami, sa famille. Il devait sur sa charge, mais il l'a entièrement acquittée. Acquitter un débiteur, payer ses dettes. Le juste paye ce qu'il ne doit pas et acquitte les pécheurs de ce qu'ils doivent. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Je vous prie de m'acquitter de cette dette. [Bossuet, Lett. CIII]
  • 2Payer. Il a acquitté toutes les dettes de sa famille. Acquitter la dîme, les frais de la condamnation, un legs. Si je dois à ce prix vous acquitter ma dette. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Que Castor et Pollux acquittassent le reste.... [La Fontaine, Fables]
  • 3Acquitter une lettre de change, un billet, un mémoire, en constater le payement en mettant au bas pour acquit et signant au-dessous.
  • 4 Fig. Acquitter un voeu, acquitter une dette de reconnaissance. Rien ne saurait m'acquitter envers vous. Essayons de lui faire acquitter sa promesse. [Tristan, La Mort de Chrispe ou Les Malheurs domestiques du Grand Constantin] Et, sans lui rappeler des soins dont je l'acquitte, Je lui rends sa parole et protége sa fuite. [Viennet, Clovis, III, 8] Xipharès, en un mot, devenant votre époux, Me venge de Pharnace et m'acquitte envers vous. [Racine, Mithridate]
  • 5Acquitter sa conscience, faire ce à quoi la conscience oblige.
  • 6Acquitter, déclarer non coupable. L'accusé fut acquitté.

    S'ACQUITTER, v. réfl.

  • 7Se libérer de ce qu'on doit. S'acquitter de ses dettes. Il s'est acquitté envers vous. Il songeait à s'acquitter de ce qu'il devait à César. Hélas ! de tant d'amour et de tant de bienfaits, Mon père, quel moyen de m'acquitter jamais ? [Racine, Athalie] Je m'acquitte par là de ce que je vous dois. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]
  • 8S'acquitter de. Satisfaire à un devoir, une obligation. Je lui ai une obligation dont il faut que je m'acquitte avant toutes choses. [Molière, Dom Juan, ou le Festin de Pierre] Souffrez que je lui rende ici ce qu'il m'a prêté, que je m'acquitte de la vie que je lui dois. ib. III, 6] Quelques pratiques communes dont ils s'acquittent avec beaucoup de négligence et de tiédeur. [Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 59] Trop heureux d'avoir pu, par un récit fidèle, De leur paix en passant vous conter la nouvelle, Et m'acquitter vers vous de mes respects profonds. [Racine, Bajazet] Et moi, je suis venu, détestant la lumière.... m'acquitter, seigneur, du malheureux emploi.... [Racine, Phèdre] Et n'ai-je pris sur moi le soin de tout l'État Que pour m'en acquitter par un assassinat ? [Racine, Andromaque] Allons, il faut partir, il faut que je m'acquitte Des funestes tributs que sa cendre mérite. [Voltaire, Œdipe] Je m'acquitte en tremblant de cet affreux devoir. [Voltaire, Tancrède]
  • 9S'acquitter d'une chose, la faire, l'exécuter. Il veut danser, mais il s'en acquitte mal. On doit être bien aise de s'en acquitter comme vous faites. [Sévigné, 35]
  • 10Au jeu, s'acquitter, regagner ce qu'on avait perdu, et rester quitte à quitte. Il a joué avec lui jusqu'à ce qu'il se fût acquitté.
  • 11Au jeu de billard, s'acquitter, jouer le premier coup. On dit plus ordinairement, donner l'acquit.

REMARQUE

Des grammairiens ont prétendu qu'on ne pouvait pas dire s'acquitter vers quelqu'un ; le fait est qu'on dit ordinairement envers. Mais, comme vers ne contient rien en soi qui en fasse un barbarisme ou un solécisme et l'exclue, c'est l'usage qui doit décider. Or, les meilleurs écrivains se sont exprimés ainsi. On s'acquitte vers eux par des chants de victoire. [Corneille, Horace] Vous prendrez donc le soin de m'acquitter vers lui. [Corneille, Othon] .... ne sont pas des exploits qui laissent à ton roi Le moyen ni l'espoir de s'acquitter vers toi. [Corneille, Le Cid] À m'acquitter vers toi d'une telle promesse. [Molière, Le dépit amoureux] Vers la couronne et vers vous acquitté, J'implore une faveur de Votre Majesté. [Rotrou, Venceslas] La mort a respecté ces jours que je te doi, Pour me donner le temps de m'acquitter vers toi. [Voltaire, Alzire, ou Les américains] Racine s'en est aussi servi, comme on peut voir dans un exemple cité plus haut. Il n'y a donc aucune raison de signaler cette locution comme une faute ; elle est moins usitée que envers, voilà tout.

SYNONYME

ACQUITTER, S'ACQUITTER. On acquitte un devoir, un voeu, une promesse, et on s'en acquitte. Rien de plus voisin que ces deux locutions ; la seule différence qui y apparaisse, c'est que, dans la seconde, il y a un retour sur le sujet. J'acquitte ma promesse, c'est-à-dire elle est acquittée ; je m'acquitte de ma promesse, c'est-à-dire j'en suis délivré. Ainsi, tout en comprenant que ces deux expressions sont généralement équivalentes, on choisit l'une de préférence à l'autre, suivant l'idée qui, au moment, prédomine dans l'esprit.

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