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affaire

nf (a-fê-r')
  • 1Ce qui est l'objet de quelque travail ; occupation, soin, devoir, fonction. Une petite affaire. Une affaire importante. N'avoir pas d'affaire. C'était l'affaire d'un jour. Charger le fusil et tuer la bête fut l'affaire d'un instant. Je ne me suis mêlé d'aucune affaire. Être accablé d'affaires. C'est mon affaire ; vous n'avez rien à y voir. L'étude est son unique affaire. Ils ont pour unique affaire de toucher leurs rentes. C'est l'affaire d'un bon juge de.... Il est tout à son affaire. Vie douce et paisible, sans bruit, sans embarras d'affaires, sans inquiétude, sans soin. [Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 348] Le czar en partant de Paris avait d'autres affaires qu'à vérifier des passages de saint Épiphane. [Voltaire, Hist. de Russ. II, 9] Je suis en affaires avec l'abbé. [Sévigné, 228] J'ai quelque affaire Là dedans avec certain frère. [La Fontaine, Cord.]

    Faire son affaire d'une chose, s'en charger, en répondre. J'avancerai les frais et j'en fais mon affaire. As-tu fait ton affaire principale de sa justice ? [Bossuet, Nécess. I] C'est là que je mets toute mon affaire. [Bossuet, 5, Vêtur. 1] Quelle ne sera pas la lenteur des progrès de la sagesse dont si peu d'hommes se font une affaire ? [Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les moeurs et les écrits de Sénèque] C'est mon affaire que la conversion. [Pascal, Myst. 2] C'est l'affaire des dieux, ce n'est pas la nôtre. [Diderot, Princ. de polit. 75] Qu'il brûle encor pour elle, ou la quitte pour moi, Ce n'est pas votre affaire. [Corneille, Othon] Ce qu'on y voit de plus pompeux n'est l'affaire que d'une scène. [Massillon, Drap.] Former des citoyens n'est pas l'affaire d'un jour. [Rousseau, Écon. 2] Cliton n'a jamais eu, toute sa vie, que deux affaires, qui est de dîner le matin et de souper le soir. [La Bruyère, 11] Nous devons travailler à nous rendre très dignes de quelque emploi : le reste ne nous regarde point, c'est l'affaire des autres. [La Bruyère, 2]

    Faire son affaire d'une chose, savoir la mettre à profit. Que dans mes mains pleuve de l'or, De l'or, De l'or, Et j'en fais mon affaire. [Béranger, Él. de la rich.]

  • 2Tout ce qui est l'objet d'un intérêt. Abandonner un ami dans une affaire qui intéresse l'honneur. Il faut tenter l'affaire. On parle du salut comme d'une affaire souverainement importante, et on a raison d'en parler de la sorte ; mais c'est trop peu dire : il faut ajouter que c'est une affaire absolument nécessaire. [Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 9] Sire, j'en ai trop dit, mais l'affaire vous touche. [Corneille, Horace] Tantôt son père Au sortir du conseil doit proposer l'affaire. [Corneille, Le Cid] Tout le monde craint d'avoir quelque affaire avec lui. [Fénelon, Télémaque]

    Affaire d'honneur, ou absolument, affaire, un duel, un combat singulier. Il a une affaire d'honneur. Une première affaire, un premier duel. J'ai appris qu'il avait eu quelques affaires en Italie et qu'il s'y était battu plusieurs fois. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]

    Affaire d'amour, un commerce de galanterie.

    Affaires d'esprit, les matières de goût. Il veut qu'on le consulte sur toutes les affaires d'esprit.

  • 3C'est une affaire de, une question de.... Elle était de sa nature une affaire de religion chez les païens. [Fontenelle, Histoire des oracles] La foi de beaucoup d'hommes est une affaire de géographie. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] C'est une affaire de soumission et d'humilité. [Bossuet, Lett. 53]
  • 4C'est une affaire, la chose est difficile. Ce n'est pas une affaire, la chose n'est pas importante. On se persuade que, comme ce n'est pas une affaire d'en [de certains défauts] être coupable, il n'y a pas aussi grand mal d'en être censeur. [Massillon, Car. Médis.] Et conter pour conter me semble peu d'affaire. [La Fontaine, Fables] Ce ne serait pas une affaire. [Sévigné, 68] Ce dieu fripon ressemble assez aux rois, Le bien servir n'est pas petite affaire. [Voltaire, Poés. mêl. 150] On faisait une grande affaire de rien. [Sévigné, 395] Par le chaud, c'était une affaire. [Sévigné, 287] D'en avoir toujours les preuves présentes, c'est trop d'affaire. [Pascal, Moyens, 3] Il faudrait bien des affaires pour leur faire entendre [aux Tartares] ce que c'est qu'un financier parmi nous. [Montesquieu, L'esprit des lois]
  • 5Ce qu'il faut, ce qui convient. Ceci est bien mon affaire. La place qu'il a obtenue fait parfaitement son affaire. Mais le moindre grain de mil Serait bien mieux mon affaire. [La Fontaine, Fables] Deux minutes feront l'affaire. [La Fontaine, Nic.] Ce choix était mieux votre affaire. [Molière, Le misanthrope] Votre fille n'est point l'affaire d'un bigot. [La Fontaine, Tart. II, 2] C'est moi qui ferai votre affaire mieux que personne. [La Fontaine, Préc. Rid. 10] Je n'irais pas bien loin pour trouver mon affaire. [La Fontaine, Femmes sav. IV, 3] Le chaud fera mon affaire [me fera du bien]. [Sévigné, 284] Je voudrais bien que vous pussiez y faire l'affaire du roi et la vôtre. [Sévigné, 102] .... ah ! Monsieur, si feu mon pauvre père Était encor vivant, c'était bien votre affaire. [Racine, Les plaideurs]
  • 6Faire son affaire [à soi-même], faire son affaire [à un autre]. Faire son affaire [à soi-même], c'est se mettre à l'abri, s'arranger, réussir. Il fait tout doucement son affaire. Il songe à se retirer à la campagne, son affaire est bientôt faite. Quand on connaît bien les péchés mortels, on tâche de ne pas commettre de ceux-là, et l'on fait son affaire. [Montesquieu, Lettres persanes]

    Faire son affaire [à un autre], c'est le châtier, lui donner une leçon, même le tuer. Son affaire est faite, il a été châtié, puni, tué. L'espion fut découvert, et on lui fit son affaire. S'il le rencontre, il lui fera son affaire. Le chat fut trois jours sans manger et sans pouvoir remuer ni pied ni patte ; mais il est bien heureux qu'il n'y a point de chats médecins ; car ses affaires étaient faites, et ils n'auraient pas manqué de le purger et de le saigner. [Molière, L'amour médecin]

  • 7Avoir son affaire, en bonne part, avoir ce qui convient ; en mauvaise part, recevoir correction, châtiment, leçon. Vouliez ou non, elle aura son affaire. [La Fontaine, Rém.]
  • 8Point d'affaire, signifie en aucune façon. Point d'affaire, marquis. [Molière, Les fâcheux] Point d'affaire, signifie encore c'est en vain. J'ai beau lui faire signe et montrer que c'est ruse ; Point d'affaire, il poursuit sa pointe jusqu'au bout. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]
  • 9 nf pl. Les affaires de quelqu'un, ce qui l'intéresse particulièrement, ce qui constitue sa situation. Il sent que l'âge vient, et il songe à mettre ordre à ses affaires. Être bien dans ses affaires. Ceux qui sont mal dans leurs affaires. Nous sommes mal, monsieur, dans nos affaires. [Molière, Le misanthrope] Un valet conseiller y fait mal ses affaires [ne gagne rien de bon]. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Si je savais chanter, J'en ferais bien mieux mes affaires. [Molière, La princesse d'Élide] Enfin j'ai fait mes affaires, Je suis procureur du roi. [Béranger, Ventru.] Vous n'avez, vous ni lui, pensé qu'à vos affaires. [Corneille, Othon] Chacun des deux partis y fit mal ses affaires. [La Fontaine, Fianc.] Mais que répondrons-nous ? - J'ai d'autres affaires présentement, dit un mondain. - Et quelles sont-elles, ces autres affaires ? - L'affaire de mon établissement, ajoute-t-il, l'affaire de mon agrandissement, les affaires de ma maison, en un mot tout ce qui regarde ma fortune temporelle. [Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 105]
  • 10Transaction, marché. J'ai fait affaire avec lui. Il me vend sa maison, l'affaire est conclue. En achetant cette terre, il a fait une mauvaise affaire, une bonne affaire. Ce mariage est pour lui une bonne affaire. L'adjudication est remise à quinzaine ; mais je crois que je ferai affaire avant ce temps. [Courier, Lettres de France et d'Italie] Si elle le peut épouser, elle fera une très bonne affaire. [Sévigné, 21] J'étais lié, dit saint Augustin, par ma propre volonté, plus dure que le fer, et, sans un dernier effort de la vertu d'en haut, je n'aurais jamais conclu mon affaire [sa conversion] que je désirais, mais qui devait coûter si cher à mon coeur. [Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 282]
  • 11 Absolument, les affaires, le commerce, l'industrie, la banque. Il est dans les affaires. Il a quitté les affaires. Les grandes affaires. Les hommes d'affaires, les gens d'affaires. L'esprit même d'affaires ne s'était pas refusé à lui. [Fontenelle, Malézieu.]

    Au sing. Organiser, lancer une affaire.

    En mauvaise part, faiseur d'affaires.

  • 12 nf pl. Tout ce qui concerne la fortune et les intérêts de l'État. Le mouvement des affaires. Les affaires d'État. Ce ministre est depuis longtemps aux affaires. Les affaires publiques sont dans une telle situation.... Loisirs que laissent les affaires. La vieillesse éloigne des affaires. Ceux qui sont à la tête des affaires. [Massillon, Conv.] Il faisait négligemment les affaires de l'empire. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] La tentation, dans les grandes charges, dans les grandes affaires, c'est qu'on les trouve si importantes, qu'on y donne tout, et que l'affaire du salut s'oublie. [Bossuet, Pensées détachées, 11] Il parle bas dans la conversation, et il articule mal, libre néanmoins sur les affaires publiques. [La Bruyère, 6] Personne presque n'a assez de fonds pour remplir le vide du temps sans ce que le vulgaire appelle des affaires. [La Bruyère, 2] Que faut-il à un homme d'affaires, ou que ne lui faut-il pas pour vaquer dignement et en chrétien soit au service du prince dont il est le ministre, soit au service du public dont il a les intérêts à ménager ? Quelle étendue de soins.... [Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 401]

    Affaires spirituelles, affaires qui concernent la religion ; affaires temporelles, celles qui concernent le monde.

  • 13Embarras, peines, querelles. On lui a suscité mille affaires désagréables et fâcheuses. Voulez-vous qu'avec lui je me fasse une affaire ? [Molière, Le misanthrope] Pourquoi chercher à lui faire des affaires [des ennemis] ? [Molière, L'impromptu de Versailles] Voici bien des affaires. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Vous ferez-vous toujours des affaires nouvelles ? [Boileau, Satires] Cette réserve pourrait m'attirer des affaires. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation] De peur de me faire des affaires avec le prince. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Je crains que cela ne lui fasse une affaire. [Sévigné, 322] Tout le monde veut que j'aie des affaires à Rome. [Bossuet, Lettr. rel. 83] Ce n'est point du tout mon intention de vous faire des affaires. [Bossuet, Lettr. abb. 73] Il composa un livre fort curieux, mais qui lui fit quelques affaires. [Voltaire, Microm. I] Si quelqu'un eût osé ouvrir la bouche.... on lui eût fait des affaires dont il ne se fût jamais tiré. [Fontenelle, Histoire des oracles] Rome, qui avait toujours usurpé, avait continuellement de grandes affaires. [Montesquieu, L'esprit des lois]
  • 14Se tirer d'affaire, se tirer d'embarras, sortir d'affaire, sortir d'embarras. .... se plaint qu'elle [mouche] agit seule et qu'elle a tout le soin ; Qu'aucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire. [La Fontaine, Fables] Les sueurs me tireront d'affaire [me guériront]. [Sévigné, 245] Il faut remercier Dieu du bonheur qui vous tira d'affaire. [Sévigné, 78] Il est hors d'affaire [il est guéri]. [Sévigné, 84]

    Une mauvaise affaire, une affaire où l'honneur, la fortune, la vie sont engagés ; une bonne affaire, une affaire où il y a beaucoup d'argent à gagner.

  • 15Procès, contestation, démêlé. La plus petite affaire d'argent. Suivre une affaire. Affaire civile. Affaire criminelle. Plaider une affaire. Instruire une affaire. Les affaires du barreau. Voyant un président, je lui parle d'affaire. [Régnier, Satires] Il plaide depuis quarante ans, plus proche de sortir de la vie que de sortir d'affaires. [La Bruyère, 11]
  • 16Dans un sens très vague, chose, circonstance, conjoncture. Qu'en ce mois le manteau leur est fort nécessaire [aux voyageurs] ; Les Latins le nommaient douteux pour cette affaire. [La Fontaine, Fables]
  • 17En t. de guerre, combat. L'affaire fut courte, mais chaude. On perdit beaucoup de monde dans cette malheureuse affaire. L'affaire avait été fort mal engagée. Il l'en remercia quand l'affaire fut finie. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]
  • 18Avoir affaire de, avoir besoin de. L'un allume du feu dont j'avais bien affaire. [Régnier, Satires] Vous n'avez pas trop affaire de ce détail. [Sévigné, 87] Si Pluton a affaire d'un mort, il ne sait plus où le prendre. [Fontenelle, Jugement de Pluton.] Vous trouverez un statuaire ; Mais vous n'en avez plus affaire. [Voltaire, Poèmes et épîtres] Qu'un lion d'un rat eut affaire.... [La Fontaine, Fables] Qu'avons-nous affaire du monde et de ses emplois ? [Bossuet, Lett. 27] Qu'avions-nous affaire de son amour naturel ? [Bossuet, Relat.] Vénus, Saturne et Mars, dont je n'ai point affaire. [Molière, Les femmes savantes] Un pouvoir dont le malheureux, Madame, n'aura plus affaire. [Molière, Psyché] Qu'avions-nous affaire de vie, Si nous ne pouvions être à vous ? [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Le mohatra est quand un homme qui a affaire de vingt pistoles, achète d'un marchand des étoffes pour trente pistoles, payables dans un an, et les lui revend à l'heure même pour vingt pistoles comptant. [Pascal, Les provinciales] Qu'avons-nous affaire que leur assurance dépende de là ? [Pascal, ib. 19] Qu'ai-je affaire, disait-il aux Juifs, des fruits de la terre que vous apportez dans mon temple ? [Bourdaloue, Pens. t. II, p. 413] Dieu veut qu'il y ait entre nous un rapport naturel et continuel, que nous ayons affaire les uns des autres... [Bourdaloue, ib. p. 226] Qu'ai-je affaire d'aller me tuer à travailler pour des gens dont.... [Montesquieu, Lettres persanes] Qu'avez-vous affaire de décrier le luxe ? [Fléchier, Sermons de morale] Qu'ai-je affaire du trône et de la main d'un roi ? [Corneille Th. Ariane] Qu'avons-nous affaire d'un nouvel auteur qui se pare des imaginations des Grecs, et donne au monde leurs lumières pour les siennes ? [St-évrem. t. IV, p 2]

    Ironiquement. J'ai bien affaire de lui, je me soucie bien de lui ! J'ai bien affaire de tout cela ! Leur savoir à la France est beaucoup nécessaire, Et des livres qu'ils font la cour a bien affaire ! [Molière, Les femmes savantes] J'avais bien affaire qu'il attaquât ma réputation ! [Fontenelle, Eloge des académiciens] Il avait bien affaire de s'aller.... [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] La république a bien affaire De gens qui ne dépensent rien ! [La Fontaine, Fables]

  • 19Avoir affaire à quelqu'un, avoir à lui parler, à débattre avec lui. Et, s'il avait affaire à quelque maladroit.... [Corneille, Polyeucte] L'homme à qui nous avons affaire n'est pas des plus fins de ce monde. [Molière, L'amour médecin] Il n'a pas affaire à un sot, et vous savez des rubriques qu'il ne sait pas. [Molière, Le médecin malgré lui] Il vaudrait autant avoir affaire à des gens qui.... [Pascal, Les provinciales] Ayant affaire à des personnes de toutes sortes. [Pascal, ib. 5] Ils ont affaire à un homme bien vigilant. [Sévigné, 562] Saint Cyrille avait affaire à un de ces dialecticiens.... [Bossuet, Conc.] On ne sait si on a affaire à un chrétien ou à un païen. [Bossuet, Avert. 1]

    Par menace. Si vous tenez ce langage, vous aurez affaire à lui, il vous cherchera querelle, il vous en fera repentir. Quiconque rira aura affaire à moi. [Molière, Monsieur de Pourceaugnac]

  • 20Avoir affaire avec quelqu'un, avoir à traiter d'affaires avec lui. J'ai affaire ce matin avec le ministre. Ceux avec qui ils ont affaire tous les jours. [Fénelon, Télémaque]

    Absolument. Il a affaire, il ne peut quitter. [Bossuet, Princ. de P. 2]

  • 21 En termes de fauconnerie, un oiseau est de bonne affaire, quand il est bien affaité, bien dressé pour la volerie.

    Par extension. Un autre était muet et d'amoureuse affaire. [La Fontaine, Fianc.] Sa femme était encor de bonne affaire. [La Fontaine, Berceau.]

  • 22En parlant d'une femme, avoir ses affaires, avoir ses règles.
  • 23Faire ses affaires, aller à ses affaires, satisfaire ses besoins naturels. Autrefois, chez le roi, on appelait chaise d'affaires la chaise percée, et brevet d'affaires, le privilége d'entrer dans le lieu où le roi est sur sa chaise d'affaires. On sait que le roi Henri III fut blessé mortellement, par Jacques Clément, étant sur sa chaise d'affaires.
  • 24Proverbes. Corsaires à corsaires, L'un l'autre s'attaquant, ne font pas leurs affaires. [Régnier, Satires]

    Avoir affaire à la veuve et aux héritiers, c'est-à-dire avoir affaire à forte partie.

    Ceux qui n'ont point d'affaires, s'en font, c'est-à-dire l'oisiveté fatigue, et on se fait des occupations.

    À demain les affaires, c'est-à-dire ne songeons aujourd'hui qu'à nous divertir.

    Chacun sait ses affaires, se dit quand on ne veut pas entrer dans les motifs de la conduite de quelqu'un.

    Il a plus d'affaires que le légat, c'est-à-dire il est très occupé.

SYNONYME

AVOIR AFFAIRE à QUELQU'UN, AVOIR AFFAIRE AVEC QUELQU'UN, se trouver en rapport avec lui. Les auteurs de synonymes disent que à marque supériorité, autorité, pouvoir de celui à qui on a affaire, et dépendance, infériorité, besoin de celui qui a affaire. Cette distinction est sans fondement ; la seule réelle, c'est que à est plus général : on a affaire à quelqu'un pour toutes sortes de choses ; on a affaire avec quelqu'un pour traiter avec lui, et en raison d'une certaine réciprocité qui n'est pas impliquée par à.

REMARQUE

Dans la locution avoir affaire de, pour avoir besoin, quelques-uns écrivent à faire en deux mots. Cela ne peut être considéré comme une faute ; car à faire ici convient mieux que affaire ; mais l'usage est d'écrire affaire en un seul mot dans cet emploi.

+

25Agent d'affaires, voir AGENT, n° 2.
26 Populairement. Avoir son affaire, être tué, et aussi être ivre mort.

REMARQUE

Ajoutez :

2. C'est affaire à vous, s'est dit quelquefois pour : c'est à faire à vous, voir FAIRE, n° 68.

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