affligé, ée
- 1Atteint d'un malheur. Affligé d'une peste terrible. Affligé d'un cancer. Affligé par tant de maux.
[Gens] qui, par la délicatesse de leur complexion ou le dérangement de leur santé, sont affligés de fréquentes maladies, d'infirmités habituelles, souvent même de douleurs très aiguës
. [Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 217] - 2Qui a de la tristesse. Il est très affligé de cette mort. Un coeur affligé. Une âme affligée.
Il parut presque aussi affligé que moi, il versa des larmes
. [Fénelon, Télémaque]Combien de fois l'a-t-on vu inquiété de leur salut, affligé de leur résistance, consolé par leur conversion !
[Bossuet, Oraisons funèbres]Sa mort m'a changée D'implacable ennemie en amante affligée
. [Corneille, Le Cid]On dit par antiphrase : Il est affligé de cent mille livres de rente, d'une santé robuste.
- 3 Substantivement.
Il est bon de consoler les affligés, de compatir à leurs peines et de les secourir dans leurs besoins
. [Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 212]Quoi que j'aie pu dire ailleurs, peut-être que les affligés ont tort ; les hommes semblent être nés pour l'infortune
. [La Bruyère, 11]On fait suivre affligé de de avec un infinitif ou de que avec le subjonctif : Je suis affligé de voir les choses en cet état. Je suis affligé que vous ayez perdu votre procès.
SYNONYME
AFFLIGÉ, ATTRISTÉ, FÂCHÉ, MORTIFIÉ. L'idée commune à ces quatre mots est, péniblement affecté. Mais attristé, venant de triste, indique quelque chose de général : on est attristé par tout ce qui cause la tristesse, aussi bien par des événements malheureux que par des modifications intérieures de l'âme. Une journée pluvieuse peut nous attrister, mais elle ne nous afflige pas. Affligé au contraire suppose un mal considérable qui nous est arrivé : on est affligé de la perte de ce qu'on aime, des malheurs publics. Fâché a le même sens, sauf qu'il se rapporte à des peines moins grandes et surtout à des contrariétés. On fâche quelqu'un en suscitant sa mauvaise humeur ; on l'afflige en portant des coups à son coeur. Mortifié s'adresse à l'amour-propre. On est mortifié d'une défaite, d'un manque d'égards, d'un refus d'honneur, des fautes qu'on a commises, d'un affront.
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