alarme
nf (a-lar-m')
- 1Cri, signal pour faire courir aux armes. Au premier cri d'alarme. Sonner l'alarme. L'alarme fut donnée par des feux.
Il entend déjà le beffroi des villes et crier à l'alarme
. [La Bruyère, 10]J'écoute, je distingue les coups du canon d'alarme
. [Chateaubriand, René]Fig. Le chien donne l'alarme par des aboiements réitérés.
- 2Émotion causée par l'approche réelle ou supposée de l'ennemi. L'alarme est au quartier, au camp.
Tel vêtu des armes d'Achille, Patrocle mit l'alarme au camp et dans la ville
. [La Fontaine, Fables]Oh ! dit-il, j'en fais faire autant Qu'on m'en fait faire ! ma présence Effraye aussi les gens ! je mets l'alarme au camp
. [La Fontaine, ib. II, 14]La fusée mit l'alarme au camp
. [Sévigné, 312]Fig. L'alarme est au camp, se dit d'une société, d'un parti qui a des appréhensions communes.
Voilà l'alarme au camp
. [Sévigné, 58]En termes de guerre, donner des alarmes à une place assiégée, l'inquiéter par de fausses attaques.
- 3Frayeur, épouvante subite. À la première alarme. À la moindre alarme. Répandre l'alarme. Il a pris l'alarme bien légèrement.
En cette alarme universelle
. [La Fontaine, Fables]Il s'en allait Mettre l'alarme en tout le voisinage
. [La Fontaine, Rém.]Celle-ci par ses cris mettait tout en alarme
. [La Fontaine, Matr.]Il n'eût pas été propre à donner cette fausse alarme
. [Corneille, Exam. d'Hor.] - 4Vive inquiétude, souci ; dans ce sens il s'emploie le plus souvent au pl.
Remettez-vous, monsieur, d'une alarme si chaude
. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]Tant de médisances et tant de faux rapports que cela mit toute la cour en combustion et en alarme
. [Pascal, Les provinciales]Les forts et les faibles sont en alarme et en trouble
. [Voiture, Lettres]Mais, moi qui veux me garantir de ces alarmes et de ces agitations secrètes
. [Bourdaloue, Carême, t. I, p. 35]Ce qu'on aime, on craint de le perdre ; et plus on l'aime, plus les alarmes sont fréquentes ; car on les prend aisément
. [Bourdaloue, Pensées, t. III, p. 148]Ce soin de couvrir ses crimes et de les tenir cachés, ces alarmes secrètes mais pleines d'effroi, ces agonies mortelles, convaincu qu'il est de ce qu'il a fait et de ce qu'il mérite....
[Bourdaloue, Carême, t. I, p. 273]Ah ! dissipez ces indignes alarmes
. [Racine, Andromaque]Ne me suis point, si ton coeur en alarmes Prévoit qu'il ne pourra commander à ses larmes
. [Racine, ib. IV, 1]Quand Tryphon me donna de si rudes alarmes
. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]Milord avait pris les mêmes alarmes
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Ma fille, tu as tort de prendre de telles alarmes
. [Molière, La princesse d'Élide]Des projets de mon coeur ne prenez point d'alarme
. [Molière, Les femmes savantes]Autour de ces rois voltigeaient, comme des hiboux dans la nuit, les cruels soupçons, les vaines alarmes
. [Fénelon, Télémaque] - 5Vivre, être nourri dans les alarmes, être accoutumé à la guerre et à ses dangers.
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