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applaudir

(a-plô-dir)
  • 1 vi Se conjugue avec l'auxiliaire avoir. Battre des mains en signe d'approbation. À son entrée tout le monde applaudit Tel vous semble applaudir, qui vous raille et vous joue. [Boileau, L'art poétique] On ne le vit pas briguer des auditeurs pour lui applaudir. [Fléchier, II, 68] Ainsi dit le renard, et flatteurs d'applaudir. [La Fontaine, Fables]
  • 2Donner approbation. Pourvu qu'on n'applaudisse pas à leurs crimes. [Massillon, Prosp.] Il s'anéantit lui-même tandis que tout l'univers lui applaudit. [Fléchier, II, 115] Va chercher des amis dont l'estime funeste Honore l'adultère, applaudisse à l'inceste. [Racine, Phèdre] Et lorsqu'à mes désirs elle a feint d'applaudir. [Corneille, Nicomède]
  • 3 vt Accueillir par des applaudissements. Applaudir un orateur. Cette tirade fut applaudie. Le public dédaigneux hait ce vain artifice ; Il siffle la coquette, il applaudit l'actrice. [Dorat, la Déclamation, ch. I] Tout le peuple à grands cris applaudit sa victoire. [Saurin, Spartac. II, 1] Son armée à grands cris applaudit son courage. [Delille, Énéide]
  • 4 Fig. Je dois de votre coeur me montrer satisfait, Et l'applaudir ici du beau choix qu'il a fait. [Molière, Sganarelle, ou Le cocu imaginaire] Ce sénat... Qui vient vous applaudir de votre cruauté. [Racine, Bérénice] Combien Bossuet n'eût-il pas applaudi l'instruction si sage et si touchante que notre jeune monarque adressa aux curés de son royaume ! [D'alembert, II, 291]
  • 5S'applaudir, vpron Se vanter, se glorifier. Il est seul à s'estimer et à s'applaudir. Un coeur noble est content de ce qu'il trouve en lui Et ne s'applaudit point des qualités d'autrui. [Boileau, Epîtres]
  • 6Se féliciter. Je m'applaudis du part que j'a pris. Il s'applaudissait d'avoir si bien deviné. ....Je m'applaudissais de retrouver en vous, Ainsi que les vertus, le coeur de mon époux. [Voltaire, Œdipe] Son grand coeur s'applaudit d'avoir au champ d'honneur Trouvé des ennemis dignes de sa valeur. [Voltaire, La Henriade] Ma fille.... Peut-être s'applaudit des bontés de son père. [Racine, Iphigénie en Aulide] Laissez-le s'applaudir d'un triomphe frivole. [Racine, Esther] Je m'en applaudissais quand soudain Polyclète.... [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Tandis que de leur rang l'inutile fierté S'applaudit d'une vaine et fausse égalité. [Corneille, Sertorius] Vis-tu ces temps d'innocence, Où, quand rien n'était maudit, Dieu, content de sa puissance, Fit le monde et s'applaudit ? [Hugo, Odes et ballades]

REMARQUE

1. Faut-il dire : Ils se sont applaudi ou ils se sont applaudis de cette action ? Sans doute, on pourrait écrire, applaudir étant aussi verbe neutre, ils se sont applaudi, c'est-à-dire ils ont applaudi à eux, comme on écrit, ils se sont succédé. Mais une observation décide la question. L'usage ne permet pas : applaudir à quelqu'un d'une action ; mais il permet : applaudir quelqu'un d'une action. Par conséquent on écrira : ils se sont applaudis de cette action, c'est-à-dire qu'on accordera le participe avec le sujet.

2. Les auteurs de synonymes ont essayé de trouver une différence entre applaudir, v. a. et applaudir v. n. disant qu'avec le premier c'est faire effectivement l'action propre, physique, marquée par le verbe ; et qu'avec le second, c'est, dans un sens étendu, moral, idéalisé, y adhérer, y donner assentiment. Les exemples qui sont ici rapportés montrent que cette distinction n'est pas réelle.

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