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appât

nm (a-pâ ; le t ne se lie pas ; au pl. l's se lie comme dans appas)
  • 1 Terme de chasse ou de pêche. Pâture pour attirer et prendre le gibier ou le poisson. Aux appâts d'un hameçon perfide, J'amorce en badinant le poisson trop avide. [Boileau, Epîtres] Quand à quelques-uns [poissons] l'appât serait fatal, Mourir des mains d'Annette est un sort que j'envie. [La Fontaine, Fables] Amusez les rois par des songes, Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges, Quelque indignation dont leur coeur soit rempli, Ils goberont l'appât, vous serez leur ami. [La Fontaine, ib. VIII, 19]
  • 2Ce qui attire. Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté. [Bossuet, Oraisons funèbres] Se voir exposé aux yeux de toute l'Europe comme sur un grand théâtre, s'y voir par son éloquence dans les premiers rangs : Calvin ne s'en peut taire ; c'est pour lui un doux appât, et c'est celui qui a fait tous les hérésiarques. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] [Il] Mord si bien à l'appât de cette faible ruse. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps] Ce marchand déguisé, Introduit sous l'appât d'un conte supposé. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Mais perdez cette erreur dont l'appât vous amorce. [Boileau, Epîtres] Je reconnais l'appât dont ils m'avaient séduite. [Racine, Bajazet] Les spectacles, les dons, invincibles appâts, Vous attiraient les coeurs du peuple et des soldats. [Racine, Britannicus] Sous le vain appât d'un songe ridicule. [Racine, Athalie] Je ne vois sous l'éclat dont il est revêtu Que de traîtres appâts qu'il tend à ma vertu. [Rotrou, Venceslas] Et sous l'indigne appât d'un coup d'oeil affété. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes] Quelque appât que lui-même il trouve en Laodice. [Corneille, Nicomède] C'est trop semer d'appâts et c'est trop inviter Par son impunité quelque autre à l'imiter. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Mon coeur, d'un saint zèle enflammé, Ne goûte plus l'appât dont il était charmé. [Corneille, Polyeucte] J'apprenais à mes yeux à former des appâts. [Régnier, Dial.] Ta funeste bonté, qui fait aimer tes fers, Et qui n'est qu'un appât pour tromper l'univers. [Voltaire, La mort de César] Examine-le bien, ce plaisir prétendu Dont l'appât tâche à te séduire. [Lafare, Odes, VII, 90]

SYNONYME

APPÂT, LEURRE. L'appât est une pâture que l'on offre et qui cache un hameçon. Le leurre est un objet apparent que l'on montre, qui attire, et qui cache un piége. L'appât a de trompeuses douceurs ; le leurre a de trompeuses apparences.

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