attache

nf (a-ta-ch')
  • 1Tout ce qui sert à attacher. L'attache d'un lévrier. Mettre un chien à l'attache. Chien d'attache, chien de cour.

    Fig. Philis tient mon coeur à l'attache. [Molière, La princesse d'Élide]

    Fig. Être toujours à l'attache, être assujetti par un emploi, des occupations. Le seigneur d'un château.... Sans nulle attache et sans souci. [La Fontaine, Fianc.]

  • 2Attache de diamants, assemblage de diamants formé de plusieurs parties unies ensemble. J'admire votre attache ; les diamants en sont fort nets. [Baron, l'Homme à bonnes fortunes, II, 5]
  • 3Droit d'attache, droit d'attacher ou de fixer à la rive opposée, à travers un cours d'eau, l'extrémité d'une digue ou de tout autre barrage.

    Taxe que les communes perçoivent sur les moulins à eau, bateaux de blanchisseuses et autres embarcations.

  • 4 Terme d'anatomie. L'endroit où l'extrémité d'un muscle s'attache.

    Terme de peinture et de sculpture. L'endroit où un membre est joint à un autre, où un muscle s'attache à un os.

  • 5Petit morceau de peau qui sert à attacher la matrice des caractères d'imprimerie au bois de la pièce de dessus le moule.

    Grosse pièce de bois qui fait le centre des moulins à vent, et autour de laquelle ils peuvent tourner.

    Lien d'osier pour consolider ensemble le bord et le corps de la pièce.

    Fil de fer qui attache les morceaux de la faïence cassée.

    Petits morceaux de plomb fixant les verges de fer dans les panneaux des vitres.

    Bas d'attache, grand bas de soie qui s'attachait au haut des chausses, et dont on ne se sert plus que dans certains costumes de théâtre.

    Prendre des chevaux à l'attache, les garder à l'attache moyennant rétribution.

  • 6 Fig. Tout ce qui captive l'esprit. Ces grandes attaches qu'il a au péché. [Bossuet, Habit. 1] On n'aurait plus d'attache aux richesses. [Bossuet, Imp. 1] Le sacrement libérateur [extrême-onction] rompt peu à peu les attaches du fidèle. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne] Qu'est-ce qui aurait pu le séparer et le désunir d'avec son sauveur ? quelque attache secrète au monde ? [Fléchier, Panég. II, p. 409] Une application et une attache à cette vie présente. [Fléchier, Sermons de morale] Une des plus grandes preuves de sa piété [de St Thomas] et du peu d'attache et de goût qu'il avait pour les choses de la terre. [Massillon, St Thomas.] Pour moi je n'ai pu y prendre d'attache. [Pascal, Proph. I] Et cependant cette attache vicieuse [pour les faux honneurs] qui serait capable de souiller les actions les plus saintes si on les rapportait à cette fin, sera capable de justifier les plus criminelles, parce qu'on les rapporte à cette fin. [Pascal, Les provinciales]

    Sentiment qui attache. D'ailleurs pour cet enfant leur attache est visible. [Racine, Athalie] Plus elle mettra en Dieu seul son attache et sa confiance. [Bossuet, Lett. 33] Vous aimez cette maîtresse avec attache. [Bossuet, Purif. 1] Et sa puissante attache aux choses éternelles. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Je n'ai d'attache sur la terre qu'à la seule Église catholique, apostolique et romaine, dans laquelle je veux vivre et mourir. [Pascal, Les provinciales]

    Avoir de l'attache à l'étude, pour l'étude, avoir un goût extrême pour l'étude.

  • 7Lettres d'attache, lettres que le roi donnait pour l'exécution des bulles du pape, ou des ordonnances d'un chef d'ordre hors du royaume.

    Commissions qu'on expédiait soit à la chambre des comptes, soit ailleurs, pour l'exécution de quelque arrêt, de quelque ordonnance.

    Ordonnance que rendait un gouverneur de province pour faire mettre à exécution les ordres du roi qui lui étaient adressés.

    Lettres qu'expédiait le connétable, le grand amiral, le colonel général ou le mestre de camp général d'une armée, en vertu des brevets ou commissions accordés par le roi aux officiers qui devaient servir sous eux. Ces lettres étaient ainsi nommées parce qu'on les attachait aux pièces.

  • 8 Fig. Consentement, agrément. Ils s'imaginent que, parce qu'ils ne demandent maintenant qu'une simple attache, la plus douce du monde, le parlement se prendra à ce piége. [Pascal, Les provinciales] Le public ne doit trouver ni mauvais, ni étrange que nous demandions l'attache des théologiens. [D'alembert, Académie franç.] Dignités, charges, postes, bénéfices, pensions, honneurs, tout leur convient [aux hypocrites] et ne convient qu'à eux ; ils ne comprennent pas que sans leur attache on ait l'impudence de les espérer. [La Bruyère, 16]

SYNONYME

ATTACHE, ATTACHEMENT. Sans parler de ce que attache s'emploie au propre, et que attachement ne s'emploie qu'au figuré, on voit que l'usage a introduit cette différence, que attache exprime toute espèce de lien qui astreint, toute espèce d'intérêt qui captive ; tandis que attachement exprime un goût, une affection. On a de l'attache au jeu, et non de l'attachement. Et quand Racine dit que Joad et Josabeth ont de l'attache pour l'enfant qui est dans le temple, il veut dire non précisément qu'ils l'aiment, mais qu'ils tiennent à lui par un motif quelconque.

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