audace
nf (ô-da-s')
- 1Mouvement de l'âme qui porte à des actions extraordinaires, au mépris des obstacles et des dangers. Être plein d'audace.
Il eut l'audace de prendre.... Ils en sont venus à ce degré d'audace que.... Éteignit tout le feu de leur antique audace
. [Racine, Athalie]Voilà ses yeux, sa bouche, et déjà son audace
. [Racine, Andromaque]À la haine bientôt ils ne joignent l'audace
. [Racine, Bajazet]Une autre cependant a fléchi son audace [insensibilité]
. [Racine, Phèdre]Le succès fut toujours un enfant de l'audace
. [Voltaire, Catilina, ou Rome sauvée]Et l'audace impunie enfle trop un courage
. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient]Après cela, madame, excusez mon audace
. [Corneille, Nicomède]De vous menacer on a même l'audace
. [Id. ib. II, 3]Et dans l'un ni dans l'autre [parti], aucun n'a pris l'audace D'assassiner son chef pour monter en sa place
. [Corneille, Sertorius]M'aimez-vous ? - Oserais-je en prendre encor l'audace ?
[Corneille, ib. IV, 2]Il est de ces instants où l'audace est prudence
. [Delavigne, Les vêpres siciliennes]À ceux qui l'oppressaient [l'innocence] il ôtera l'audace, Et, sans distinction de richesse ou de race, Tous, de peur de la peine, auront peur de faillir
. [Malherbe, II, 1]Fig.
Aristote et Théophraste, pour excuser l'audace de ces figures [de rhétorique]
. [Boileau, Réflexions critiques sur Longin] - 2Nom que l'on donnait, du temps de Ménage, à une ganse qui servait à soutenir et a relever les bords du chapeau
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3 Au pl. Actes d'audace.
En la philosophie du cardinal [de Richelieu], les vertus étaient des vices, et les devoirs des audaces, s'ils choquaient ses intentions. [Montchal, Mém. t. I, p. 66]
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