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avaler

vt (a-va-lé)
  • 1Abaisser, faire descendre, mettre en bas. Vieux dans ce sens. Avaler du vin dans la cave. Quand autour du roi quelqu'un avalait son chaperon, les plus près du roi lui faisaient place, c'était une marque qu'il voulait parler au roi. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

    En termes de jardinage, avaler une branche, la couper près du tronc.

    Terme de chapelier. Avaler la ficelle, la faire descendre du haut de la forme jusqu'en bas.

    Terme de chasse. Avaler la botte au limier, la lui ôter pour le laisser chasser en liberté.

    Terme de métallurgie. Dans l'affinage, exposer la masse devant la tuyère et achever d'en chasser les matières étrangères.

  • 2Faire descendre par le gosier. Avaler un bouillon.

    Ne faire que tordre et avaler, manger avidement, avaler sans mâcher.

    Il avalerait la mer et les poissons, il a une grande soif.

    Familièrement. Avaler sa langue, s'ennuyer, bâiller outre mesure.

    Familièrement. Avaler quelqu'un, le regarder avec des yeux furieux.

    Familièrement. J'ai cru qu'il m'avalerait, il s'est livré à une violente explosion de colère contre moi. Mon neveu, vous êtes une huître. - Mon Dieu, ma tante, il ne faut pas m'avaler pour cela. [Coignard, frères, Gusman ne connaît pas, à la fin]

    Argot maritime. Avaler sa gaffe, mourir.

    Avaler sa cuiller, décamper.

    Fig. Avaler le calice, avaler le morceau, être contraint d'endurer quelque chose de fâcheux.

    Fig. et familièrement. Avaler des couleuvres, subir de dures mortifications.

  • 3 Fig. Il avalait à longs traits le plaisir de la voir. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Elle avalait cela plus doux que les confitures. [Hamilton, ib. 9] On juge au hasard, on n'examine rien, on avale la calomnie comme du vin de Champagne. [Voltaire, Correspondance]
  • 4Contempler avec avidité, et comme si on avalait. Ils l'avalent des yeux [l'huître], du doigt ils se la montrent ; à l'égard de la dent il fallut contester. [La Fontaine, Fables]
  • 5Endurer, accepter. Pour nous faire avaler nos tristes destinées. [Sévigné, 415] Pour lui faire avaler le soufflet. [Sévigné, 70] M. le prince fut forcé aussi d'avaler des louanges. [Sévigné, 419] Pour voir comme on pourra lui faire avaler cette affliction. [Sévigné, 365] Avalant les jours gras comme une médecine. [Sévigné, 402] En habile déclamateur il me faisait avaler à longs traits toute l'amertume de cette réflexion. [Diderot, Pensées philosophiques] Il n'y a que le premier obstacle qui coûte ; on avale, après, la honte. [Bossuet, Pensées, 9] Les Mailly trouvèrent cette place avec raison bien mauvaise, mais il la fallut avaler. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Ils ne connaissent pas les horreurs que vous avalez comme l'eau. [Massillon, Ferv.] Pour nous faire, sans rire, avaler ce morceau. [Régnier, Satires] De ces femmes aux beaux et louables talents Qui savent accabler leurs maris de tendresses, Pour leur faire avaler l'usage des galants. [Molière, L'amphytrion] C'est à vous de l'y résoudre, et de lui faire avaler la chose du mieux que vous pourrez. [Molière, Le médecin malgré lui] Mme de Coulanges ne pouvait avaler mes excuses. [Sévigné, 481]

    Familièrement. Faire avaler, faire croire.

  • 6 vi Descendre le courant. Vieux en ce sens. Ce bateau avale.
  • 7 Terme de marine. Faire avaler ou boire la toile, ménager quelques plis en cousant une voile.
  • 8 Terme de banque. Donner la garantie dite aval (voir AVAL).
  • 9S'avaler, vpron Pendre, descendre trop bas. Le ventre de cette jument s'avale.
  • 10Être avalé, au propre et au figuré. Ces pilules s'avalent sans peine. C'est un affront qui s'avalera difficilement.

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11 Terme d'exploitation houillère. Foncer, creuser un puits.
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