bailler
vt (ba-llé, ll mouillées, et non ba-yé ; il faut bien prendre garde à ne pas assimiler ce mot à bâiller qui a un a long)
- 1Donner. Bailler des coups.
Un échange Où se prend et se baille un ange pour un ange
. [Malherbe, VI, 6]Telle je me résous de vous bailler en garde Aux fastes éternels de la postérité
. [Malherbe, IV, 4]Qui baillent pour raisons des chansons et des bourdes
. [Régnier, Satires]... Et baillant à chaque être et corps et mouvements
. [Régnier, Poem. sacré.]Que l'autre.... Même, s'il est besoin, baille son héritage
. [Régnier, Satires]Ils ne les pourraient quitter sans bailler au monde sujet de parler
. [Pascal, Les provinciales]Comme vous baillez des soufflets
. [Molière, L'amphytrion]Je m'en vais te bailler une comparaison
. [Molière, L'école des femmes]Je te baillerai sur le nez si tu ris
. [Molière, Le bourgeois gentilhomme]Je veux vous bailler ici quelque petite signifiance de ce que j'ai remarqué de la littérature actuelle
. [Courier, Lettres de France et d'Italie]Il vieillit en ce sens.Dans le langage de l'ancienne chevalerie, bailler sa foi était synonyme de tous les prodiges de l'honneur
. [Chateaubriand, Le génie du christianisme, ou Les beautés de la religion chrétienne] - 2 En termes de pratique, donner, mettre en main. Bailler à ferme, bailler par contrat.
Un sergent baillera de faux exploits, sur quoi vous serez condamné sans que vous le sachiez
. [Molière, Les fourberies de Scapin] - 3 Familièrement. En bailler d'une belle ; la bailler bonne, belle ; c'est-à-dire chercher à en faire accroire.
Vous me la baillez bonne
. [Molière, L'étourdi, ou Les contretemps]Bailler le lièvre par l'oreille, faire de belles promesses.
Napoléon ne nous baillait pas le lièvre par l'oreille, jamais ne nous leurra de la liberté de la presse
. [Courier, Lettres de France et d'Italie] - 4 Terme de marine. Jeter de la rogue des maquereaux sur les filets traînés par des bateaux, pour prendre des sardines.
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