bâiller
vi (bâ-llé, ll mouillées, et non bâ-yé ; il faut avoir bien soin de donner à l'a le son marqué par l'accent circonflexe)
- 1Faire un bâillement. Nous bâillons en voyant bâiller les autres.
Quelque léger dégoût vient-il le travailler, Une faible vapeur le fait-elle bâiller....
[Boileau, Satires] - 2S'ennuyer. On bâillait à cette comédie.
Quand vous bâillez à quelque trait D'un certain livre fort abstrait, Votre mie aussitôt vous gronde
. [St-lambert, à Mlle....]Fi des salons où l'ennui qui se berce Bâille entouré d'un luxe éblouissant
. [Béranger, Fille du peuple] - 3S'entr'ouvrir, être mal joint.
Une [huître] s'était ouverte, et, bâillant au soleil, Par un doux zéphyr réjouie....
[La Fontaine, Fables]Cette étoffe, cette dentelle bâille, elle n'est pas assez tendue.
REMARQUE
Bâiller a été dit pour soupirer après, désirer ardemment ; mais c'est une faute et une confusion avec bayer (voir ce mot).
+
Activement. Bâiller sa vie, la passer en bâillant. Appauvri d'âme et de sang, le fils [de Henri IV] traîna, bâilla sa vie ; et le plus grand service qu'il ait rendu à la France est d'avoir maintenu Richelieu au pouvoir
. [Henri Blaze de Bury, Rev. des Deux-Mondes, 15 août 1876, p. 947]
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