barbouiller
- 1Salir, souiller. Barbouiller d'encre une page. Il se barbouilla le front avec des mûres. Tous les vers dont il aura barbouillé le papier.
- 2Étendre grossièrement une couleur avec une brosse. Barbouiller de noir le devant d'une boutique.
Absolument, peindre grossièrement.
Il barbouillera longtemps sans rien faire de reconnaissable
. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]En étudiant ils s'habituent à barbouiller
. [Rousseau, ib. I]Je ne veux plus peindre ; mais je veux encore moins barbouiller
. [Guez de Balzac, Avis écrit.]Fig. Barbouiller le cerveau, troubler la tête.
[Gens qui] .... de lièvres cornus le cerveau nous barbouillent
. [Régnier, Satires]Où diable a-t-il donc pris ce vilain mal [l'hypochondrie] ? - On dit Que tous les voyageurs se barbouillent l'esprit
. [Hauteroche, Les Nobles de province] - 3Faire beaucoup d'écritures inutiles.
Je ne barbouille que de misérables narrations
. [Sévigné, 447]Je me reproche fort d'avoir barbouillé deux tomes pour un seul homme, quand cet homme n'est pas vous
. [Voltaire, Correspondance]Absolument. Cet auteur ne fait que barbouiller.
Écrire mal. Je ne puis lire son écriture, il barbouille.
- 4Compromettre.
Le roi le voulut voir ; le père de Chavigny en fut surpris, car le jansénisme l'avait fort barbouillé avec lui
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Je la connais ; elle se croit offensée, et elle est femme à vous barbouiller terriblement dans le monde
. [Dancourt, Le chevalier à la mode] - 5Parler, exprimer d'une manière confuse. Il nous barbouilla je ne sais quelle excuse.
- 6 vi Prononcer d'une manière vicieuse ou peu distincte. Il ne peut pas dire quatre mots sans barbouiller.
- 7Se barbouiller, vpron Se barbouiller de confiture, de crème.
Fig. Se barbouiller de grec et de latin, en surcharger confusément sa mémoire.
Pour avoir employé neuf à dix mille veilles à se bien barbouiller de grec et de latin
. [Molière, Les femmes savantes]Fig. Cet homme s'est bien barbouillé, il a gravement compromis sa considération.
Dans le monde, à vrai dire, il se barbouille fort
. [Molière, Le misanthrope]
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BARBOUILLER. - HIST. Ajoutez : XIVe s. R. Berbouillé, couturiers de robe (1351)
. [Varin, Archives administ. de la ville de Reims, t. III, p. 17 (Barbouillé est ici nom propre)]
XVIe s. Ajoutez : Si tout le papier que j'ay autresfois barbouillé pour les dames....
[Montaigne, I, 293] Toute cette fricassée que je barbouille ici n'est qu'un registre des essais de ma vie
. [Montaigne, IV, 252]
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