bouhaureau
- 1Nom, dans le Jura, d'un misérable taudis.
- 2Nom donné à de chétifs théâtres. Tous ces théâtricules, qui, sous la dénomination non moins bizarre que caractéristique de boui boui, ont surgi sur tous les points de Paris, l'Indépendance belge, 5 oct. 1868.
Meyerbeer, chose inouïe ! descendant de son Olympe musical pour aller vider un bock dans un boui boui du passage Jouffroy, s'écriait....
[Ph. Audebrand, l'Illustration, 15 nov. 1873, p. 315, 3e col.]
REMARQUE
M. Éman Martin, Courrier de Vaugelas, 1er mai 1875, p. 3, a réuni sur ce mot, dont l'orthographe a varié, quelques documents historiques : C'est en l'année 1854 que ce mot parut pour la première fois dans une oeuvre littéraire, Paris anecdote, un petit volume écrit par Privat d'Anglemont, et voici les lignes de la page 34, où il se trouve : " Les impresarii des marionnettes y établissent leurs quartiers généraux. Ceux-ci ont importé toute une industrie dans la rue du ClosBruneau. Ils y font vivre toute une population qui rappelle de loin certains personnages des contes fantastiques d'Hoffmann. Elle est toute employée à la fabrication des fantoccini. Il y a d'abord le sculpteur en bois qui fait les têtes... Enfin, le véritable magicien de ce monde, celui qui ensecrète les bouisbouis. Ensecréter un bouisbouis consiste à lui attacher tous les fils qui doivent servir à le faire mouvoir sur le théâtre : c'est ce qui doit compléter l'illusion. " Théophile Gautier, qui a été, sinon le premier, du moins un des premiers, je crois, à faire usage de bouis bouis, pour désigner un théâtre de bas étage, avait prédit la fortune du nouveau vocable dans ce passage cité par P. Larousse (Gr. Dict. du XIXe siècle) : " Aussi, chaque soir, des files de voitures entrent-elles devant ces tréteaux sans prétention, qu'on nomme bouigs-bouigs, un nom peu académique, mais qui finira par prendre sa place dans le dictionnaire. "
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