branler
- 1Mouvoir d'avant en arrière, faire aller deçà et delà.
Branlant le dard dont il le voulait percer
. [Fénelon, Télémaque]Cette tête que je branle n'est point assoupie
. [Descartes, Méditations]Fig. Tant que je branle le menton, tant que je mange, c'est-à-dire tant que je vis.
Oh ! tu seras ainsi tenu pour un poltron. - Soit, pourvu que toujours je branle le menton
. [Molière, Le dépit amoureux]Branler la tête, hésiter, ne pas accéder.
Je branlais la tête à chaque somme
. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] - 2 vi S'incliner de côté et d'autre.
.... Nos destinées, Des Alpes et des Pyrénées Les sommets auront fait branler
. [Malherbe, VI, 8]Il y avait une fois une reine si vieille, si vieille que sa tête branlait comme les feuilles que le vent remue
. [Fénelon, XIX, 3]Ma dent branle
. [Sévigné, 378]Dents.... Qui, durant qu'il fait vent, branlent sans qu'on les touche
. [Régnier, Satires]Faites que tout le ciel branle à votre cadence
. [Régnier, Satires]Fig.
Rien n'est juste de soi ; tout branle avec le temps
. [Pascal, Vrai bien, 4]Quelque terme où nous puissions nous attacher et nous affermir, il branle et nous quitte
. [Pascal, dans COUSIN]Les hommes qui ne branlent presque que par des secousses
. [Pascal, Imag. 1]Branler dans le manche, ou au manche, se dit d'un instrument qui n'est pas solidement emmanché ; et figurément, être menacé dans sa position, dans sa fortune, etc.
- 3Se remuer, se mouvoir. Ne branlez pas de là.
On leur a dit qu'il ne faut pas branler, ni aller et venir
. [Sévigné, 551]Je pense qu'elle s'attendait que je dusse lui céder ma place ; je lui devais une incivilité de l'autre jour, je la lui payai comptant, et ne branlai pas
. [Sévigné, 27]La Bretesche avait défenses expresses de branler, quelque combat qu'il entendît
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]Fig. Ces écoliers n'osent branler devant le maître.
Il y allait de la vie à branler tant soit peu sous le commandement du général
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] - 4Menacer de se révolter.
On viendra dire qu'une province s'est révoltée et qu'une autre branle
. [Guez de Balzac, Avis écrit.]Toutes les provinces qui branlent déjà, ne se déclareront-elles pas ?
[Retz, II, 300]PROVERBE
Tout ce qui branle ne tombe pas, se dit pour exprimer qu'une chose qui n'est pas solide peut durer, qu'une personne qui est maladive peut vivre longtemps.
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BRANLER. - HIST.XVIe s. Ajoutez : Tous chalans sont tenus de bransler [suspendre la marche], arriver, venir à la chambre de ladite recepte
. [Mantellier, Glossaire, Paris, 1869, p. 14]
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