brigue
nf (bri-gh')
- 1Manoeuvre par laquelle, poursuivant quelque objet, on engage des personnes dans ses intérêts. Brigues dans les élections. La brigue pour le consulat était plus animée que jamais. Les candidats commencèrent leurs brigues. Lois contre la brigue. Convaincu de brigue.
On fait sa brigue pour arriver à un grand poste
. [La Bruyère, 8]Je fus sourde à la brigue et crus la renommée
. [Racine, Britannicus]Fermons l'oeil aux présents et l'oreille à la brigue
. [Racine, Les plaideurs]Pour moi j'ai su déjà, par mes brigues secrètes, Gagner de notre loi les sacrés interprètes
. [Racine, Bajazet]Combien pour le répandre [le sang romain] a-t-il formé de brigues ?
[Racine, Cinna, I, 3]Fabius Ambustus fit une brigue si puissante que non-seulement il vint à bout de faire renvoyer le héraut sans satisfaction....
[Vertot, Histoire des révolutions arrivées dans le gouvernement de la République romaine]Ne descendons jamais dans ces lâches intrigues ; N'allons point à l'honneur par de honteuses brigues
. [Boileau, L'art poétique]Des brigues, des partis l'un à l'autre odieux, Le Parnasse idolâtre adorant de faux dieux
. [Gilbert, Le XVIIIe siècle]Fig. Sollicitation amoureuse.
La secrète brigue Que font auprès de toi Don Sanche et Don Rodrigue
. [Corneille, Le Cid] - 2La réunion des gens qui coopèrent à la brigue. La brigue est nombreuse et puissante.
On dit même qu'au trône une brigue insolente Veut placer Aricie et le sang de Pallante
. [Racine, Phèdre]
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BRIGUE. - ÉTYM. Ajoutez : L'origine de ce mot était laissée à un radical brik qui demeurait indéterminé. M. J. Storm, Romania, avril 1876, p. 171, pense que ce radical est germanique : allem. brechen, rompre ; bas-allem. breken ; angl. to break ; goth. brikan. Le thème brikan a formé d'abord brigare, bregare, rompre, faire du bruit, se quereller ; en catal. bregar, broyer, quereller. L'ital. briga s'emploie surtout dans le sens d'ennui, querelle, affaire difficile et aussi tourbillon de vent : Ombre portate dalla detta briga
. [Dante, Inf. V, 49]
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