chicaner
vi (chi-ka-né)
- 1User de chicanes en fait de procès. Ce procureur, cet avoué ne fait que chicaner.
Quiconque est touché de l'envie De ne payer qu'après sa mort, Doit chicaner toute sa vie
. [Maynard, Poésies, dans RICHELET] - 2 Par extension, contester sans fondement, par des subtilités captieuses.
On en vient au partage, on conteste, on chicane
. [La Fontaine, Fables]Ils chicanaient sur leurs serments
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]Il chicane sur tous les mots de l'exposition
. [Bossuet, Trad.]Que sert de chicaner sur un fait constant ?
[Bossuet, Comm.]Après avoir un peu chicané sur la manière de me recevoir
. [Bossuet, Lett. abb. 254]Vous chicanez donc inutilement sur le principe, lorsque vous êtes obligé de vous taire sur les conséquences
. [Pascal, Réfut de la rép. à la 12e lettre] - 3 vt Chicaner quelqu'un, lui intenter un procès sans beaucoup de raison. Cet homme est processif ; il a chicané tous ses parents.
Disputer par procès une chose.
Jamais contre un renard chicanant un poulet, Un renard....
[Boileau, Satires]Fig.
Qui l'eût dit [Napoléon] Que trois cents avocats oseraient à ta cendre Chicaner ce tombeau ?
[Hugo, Les chants du crépuscule]Familièrement. Cela me chicane, cela m'ennuie, me tourmente.
En termes de guerre, défendre pied à pied. Chicaner le terrain ; et, par assimilation, dans la discussion philosophique, débattre longtemps une question sans la résoudre.
Il chicane sa vie, se dit d'un accusé qui se défend avec présence d'esprit.
Terme de marine. Chicaner le vent, gouverner au plus près.
- 4Reprendre, critiquer sur des bagatelles.
On nous chicane sur des mots
. [Bossuet, Culte.]Ma première et ma seconde pièce forment un système d'action théâtrale dont il ne s'agit pas de chicaner un endroit
. [Diderot, Lettr. à Mme Riccoboni.]Si l'auteur m'émeut, s'il m'intéresse, je ne le chicane pas, je ne sens que le plaisir qu'il m'a donné
. [Voltaire, Correspondance] - 5Se chicaner, vpron Se harceler l'un l'autre par des chicanes. Ils se sont longtemps chicanés
- rechercher