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compagnon

nm (kon-pa-gnon)
  • 1Celui qui accompagne une autre personne, qui est associé à elle. Mais de qui savez-vous un désastre si grand ? - Des compagnons d'Araspe et d'Araspe mourant. [Corneille, Nicomède] Gouvernez, si vous pouvez, tout seul les affaires, administrez la justice sans compagnons. [Guez de Balzac, Correspondance] .... Oui, mon fils, c'est vous sur qui je me repose, Vous seul qu'aux grands desseins que mon coeur se propose, J'ai choisi dès longtemps pour digne compagnon. [Racine, Mithridate] L'inexpérience indocile Du compagnon de Paul-Émile Fit tout le succès d'Annibal. [Rousseau J.-b. Odes et poésies diverses] Venez, dignes soutiens de la grandeur romaine, Compagnons de César.... [Voltaire, La mort de César]

    Se dit des religieux qui habitent ou qui marchent ensemble. Un moine ne doit point sortir de son couvent sans que son supérieur lui donne un compagnon.

    Fig. Le bon coeur est chez vous compagnon du bon sens. [La Fontaine, Fables]

    Compagnon de la mate, s'est dit pour filou, voleur. Alors le drille voulut parler à son tour des compagnons de la mate, Recueil de pièces com. dans LEROUX, Dict. comique.

  • 2Camarade. Il pouvait, sans sortir, contenter son envie, Avec ses compagnons tout le jour badiner, Sauter, courir, se promener. [La Fontaine, Fables]
  • 3Collègue, confrère. Le notaire : Moi ! si j'allais, madame, accorder vos demandes, Je me ferais siffler de tous mes compagnons. [Molière, Les femmes savantes]

    Compagnons d'armes, gens qui font la guerre ensemble. Il appelle ses compagnons de guerre. [La Bruyère, Théophraste, 25]

  • 4Un égal. Il ne peut souffrir ni compagnon ni maître.

    En compagnons, sans cérémonie et comme il convient entre camarades. Je vous supplie, dit-il, vivons en compagnons. [Régnier, Satires]

    Familièrement. Traiter quelqu'un de pair à compagnon, d'égal à égal. C'était un gros homme frais, rustre, très volontiers brutal, pair et compagnon avec tout le monde. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Comment, disait-il en son âme, Ce chien, parce qu'il est mignon, Vivra de pair à compagnon Avec monsieur, avec madame, Et j'aurai des coups de bâton ! [La Fontaine, Fables]

  • 5Autrefois, garçon qui, ayant fait son apprentissage en quelque métier et n'ayant pas le moyen de se faire passer maître, allait servir et travailler chez les autres.

    Aujourd'hui, ouvrier qui a fini son apprentissage mais qui travaille pour un entrepreneur ou un autre ouvrier jouant le rôle d'entrepreneur. De simple compagnon, il est devenu chef d'atelier. Il a des compagnons qui travaillent sous lui. [La Bruyère, V]

    Parmi les maçons, compagnon se dit, entre deux ouvriers, de celui qui aide à l'autre.

    Dans la typographie, nom que se donnent ceux qui travaillent à une même presse.

    Compagnons de rivière, ceux qui travaillent sur les ports à décharger et à serrer les marchandises.

    Ouvrier membre d'une société de compagnonnage. Les compagnons du Devoir. La mère des compagnons, femme qui héberge, aux frais d'une société de compagnons, ceux des membres qui sont en voyage.

    Travailler à dépêche compagnon, travailler vite et négligemment. C'est un ouvrage fait à dépêche compagnon.

    Se battre à dépêche compagnon, se battre à outrance, sans dessein de s'épargner.

  • 6Homme gaillard, vif, résolu, galant. C'est un compagnon. En son temps aux souris le compagnon chassa. [La Fontaine, Fables]

    Être bon compagnon, aimer le vin, la bonne chère, les plaisirs, ne pas reculer devant les dangers. Henri IV était bon compagnon, J'ai ouï dire que vous avez été autrefois un bon compagnon. [Molière, Le bourgeois gentilhomme]

    Faire le compagnon, faire l'entendu.

    C'est un hardi compagnon, c'est un homme déterminé. On a dit de même : il est gentil compagnon ; c'est un gentil compagnon. C'est un dangereux compagnon, c'est un homme capable de faire de mauvais coups.

    C'est un petit compagnon, c'est un homme sans importance. Mme de Guise passait les autres six mois à Alençon, où elle régentait l'intendant comme un petit compagnon. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] L'abbé Fleury était trop petit compagnon pour quitter sa charge par dépit. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Jules Mazzarini, arrivant de son pays avec peu d'équipage et petit compagnon, estime les Français. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    PROVERBE

    Qui a compagnon a maître, c'est-à-dire on ne fait rien sans le communiquer, quand on est lié de quelque manière avec une personne ; on est souvent obligé de céder aux volontés des personnes avec qui on est associé.
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