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confus, use

adj. (kon-fu, fu-z')
  • 1 Terme de droit. Confondu, réuni. Tels et tels droits sont confus et réunis en sa personne.
  • 2Où l'on ne peut faire de distinction, confondu, indistinct. Un assemblage confus. Un bruit confus s'élève, et du peuple surpris Détourne tout à coup les yeux et les esprits. [Racine, Athalie] D'ailleurs un bruit confus par mes soins confirmé. [Racine, Bajazet] Toute la Grèce éclate en murmures confus. [Racine, Andromaque] Quelle Babylone est plus confuse que cette église qui se vantait d'être sortie de l'église romaine comme d'une Babylone ? [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes]
  • 3Obscur, embrouillé. Des notions vagues et confuses. Discours, style confus. Que de soucis flottants, que de confus nuages ! [Corneille, Polyeucte] La nature tremblante, incertaine, étonnée, D'un nuage confus trouble sa destinée. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Soit qu'il n'en ait conservé qu'une idée confuse. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Comme si Dieu avait à notre manière des vues générales et confuses, et comme si la souveraine intelligence ne savait pas comprendre dans ses desseins les choses particulières qui seules subsistent véritablement. [Bossuet, Oraisons funèbres] Les livres que les Égyptiens et les autres peuples appelaient divins, sont perdus il y a longtemps, et à peine nous en reste-t-il quelque mémoire confuse dans les histoires anciennes. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] Je crois connaître cet homme-là ; j'ai une idée confuse de l'avoir vu quelque part. [Lesage, Histoire de Gil Blas de Santillane] Ceux qui habitent cette contrée [la cour] ont une physionomie qui n'est pas nette, mais confuse, embarrassée dans une épaisseur de cheveux étrangers qu'ils préfèrent aux naturels et dont ils font un long tissu pour couvrir leur tête. [La Bruyère, VIII] Pressentiments confus, faut-il que je vous croie ? [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète] Un confus souvenir vient encor m'affliger. [Voltaire, Œdipe]
  • 4Embarrassé, en raison du sentiment d'une faute, ou par la modestie, la pudeur. Il a été tout confus d'être pris sur le fait. Et je suis plus confus, seigneur, de vos bontés. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Ils ne veulent pas voir leurs ennemis confus. [Corneille, Nicomède] À mes confus regrets soyez donc moins sévère. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Et qui, sans se flatter, en secret s'examine, Est de son ignorance heureusement confus. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] Et présentant la foudre à mon esprit confus, Le bras déjà levé, [ils] menaçaient mes refus. [Racine, Iphigénie en Aulide] Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. [La Fontaine, Fables] Et saintement confus de nos égarements.... [Racine, Athalie] De tout ce que j'entends étonnée et confuse, Je crains presque, je crains qu'un songe ne m'abuse. [Racine, Phèdre] De mes lâches bontés mon courage est confus. [Racine, Andromaque] Son coeur entre l'amour et le dépit confus. [Racine, ib. III, 1]

    Se dit aussi par une exagération de politesse. Je suis confus de vos prévenances. Vous me rendez confus.

SYNONYME

CONFUS, DÉCONCERTÉ, INTERDIT. L'homme confus est en proie à la confusion, c'est-à-dire à un trouble intérieur qui confond son esprit. L'homme déconcerté a perdu le concert de sa manière d'être, l'arrangement de sa tenue, l'équilibre de son attitude. L'homme interdit a perdu la parole. C'est ainsi que ces trois mots, répondant à l'idée commune de la situation d'un homme embarrassé, la représentent par des traits distincts.

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