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consacrer

vt (kon-sa-cré)
  • 1Dédier, dévouer à la divinité. Un temple que les rois d'Égypte avaient consacré à ce Dieu. [Fénelon, Télémaque] Venez, de l'huile sainte il faut vous consacrer. [Racine, Athalie] De leurs champs dans leurs mains portant les nouveaux fruits Au Dieu de l'univers [ils] consacraient ces prémices. [Racine, ib. I, 1]

    Se consacrer, consacrer à soi. Les dépouilles que le Seigneur s'était consacrées. [Massillon, dans le Dict. de POITEVIN.]

  • 2Convertir le pain et le vin en la propre substance et corps de Jésus-Christ par la vertu des paroles sacramentelles que le prêtre dit au milieu de la messe. Dans une bouche qui consacre le corps de Jésus-Christ. [Pascal, Les provinciales] On consacrait beaucoup d'hosties à cause de la multitude des communiants. [Bossuet, Déf. comm.] C'est aussi de vrai pain et de vrai vin que l'on consacre et dont on fait, en les consacrant, le vrai corps et le vrai sang du Sauveur. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes]

    Absolument. On ne consacre point le jour du Vendredi saint. Le prêtre a consacré quand il fait l'élévation.

  • 3 Par extension, rendre sacré, respectable, honorable. Le sang des martyrs a consacré ce lieu. Ce choix pouvait combler trois familles de gloire, Consacrer hautement leurs noms à la mémoire. [Corneille, Horace] Il n'y a point de particulier qui ne se voie autorisé par cette doctrine à adorer ses inventions, à consacrer ses erreurs, à appeler Dieu tout ce qu'il pense. [Bossuet, Oraisons funèbres] Parmi tant de lieux de piété qui consacrent cette ville royale. [Fléchier, II, p. 188] Pour consacrer ses travaux apostoliques par les mérites de l'obéissance. [Fléchier, Panég. II, 220] De son règne naissant [il] consacre les prémices. [Racine, Bérénice] Sont-ce là ces projets de grandeur et de gloire Qui devaient dans les coeurs consacrer ma mémoire ? [Racine, Bérénice] Le peuple a jusqu'ici consacré ma bonté, Vois ce temple que Rome élève à la clémence. [Voltaire, La mort de César] Et je l'ai vue aussi cette cour peu sincère, Des crimes de Néron approuver les horreurs ; Je l'ai vue à genoux consacrer ses fureurs. [Racine, Bérénice] De Manuel pour consacrer la gloire, Prêtez secours au pauvre chansonnier. [Béranger, Manuel.]
  • 4En général, destiner, dévouer. Consacrer sa vie à l'étude. Souffrez que ma vertu dans mon coeur rappelée Vous consacre une foi lâchement violée. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Surtout j'ai cru devoir aux larmes, aux prières Consacrer ces trois jours et ces trois nuits entières. [Racine, Athalie] Effaçons tous ces noms Que Rome y consacrait à d'éternels affronts. [Racine, Mithridate] Je vous ai consacré mes sentiments, ma vie. [Voltaire, Tancrède] En consacrant tous les jours un certain temps réglé à la lecture des anciens auteurs, ils feront peu à peu un amas de richesses dont ils seront eux-mêmes étonnés dans la suite. [Rollin, Traité des Études]
  • 5Sanctionner. L'usage a consacré cette locution. Les droits de mes aïeux que Rome a consacrés.... [Racine, Britannicus] Les maximes que l'usage a consacrées. [Massillon, Profess. 1]
  • 6Se consacrer, vpron Se consacrer à Dieu. Il se consacra à la vie religieuse. Se consacrer tout entier à l'étude des sciences.

    Être consacré. L'hostie se consacre avant l'élévation.

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