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constance

nf (kon-stan-s')
  • 1Force morale par laquelle on garde l'empire sur soi-même. Si la constance admirable avec laquelle cette princesse a soutenu ces calamités, ne surpassait de bien loin les crimes qui les ont causées. [Bossuet, Oraisons funèbres] Nous croyons souvent avoir de la constance dans les malheurs, lorsque nous n'avons que de l'abattement ; et nous les souffrons sans oser les regarder, comme les poltrons se laissent tuer de peur de se défendre. [La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales] Ma constance du moins règne encor sur mes yeux. [Corneille, Horace] Partout même constance Rend à tous mes efforts pareille résistance. [Corneille, Pertharite, roi des Lombards] Les faveurs que le roi lui avait faites attendrirent son coeur, mais n'ébranlèrent pas sa constance. [Fléchier, Panég. t. II, p. 448] Et sans perdre en adieux un reste de constance. [Racine, Mithridate] Ce n'est point alors [à l'heure de la mort] le badinage qui sied bien, mais la constance. [La Bruyère, XVI] Son âme sainte [de J. C.] perd devant eux toute sa constance à la vue de la mort. [Massillon, Car. Pass.]

    Avoir la constance de, être assez ferme pour, et aussi assez dur pour. Il eut la constance de le laisser pendant cinq ans s'appliquer sans relâche à rétablir sa fortune, détaché du monde et partageant sa vie entre son cabinet et le parloir d'Angélique. [Marmontel, Contes moraux]

    Par extension, insensibilité. Ses yeux indifférents ont déjà la constance D'un tyran dans le crime endurci dès l'enfance. [Racine, Britannicus]

  • 2Persévérance, stabilité dans les goûts. Travailler avec constance. Ce sont des affections qui nous inspirent des constances inébranlables. [Bernardin de Saint-pierre, Harmonies de la nature]
  • 3Durée de l'affection, surtout en parlant de l'amour. Exemple infortuné d'une longue constance. [Racine, Bérénice] La constance en amour est une inconstance perpétuelle, qui fait que notre coeur s'attache successivement à toutes les qualités de la personne que nous aimons. [La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales]

SYNONYME

CONSTANCE, FIDÉLITÉ. La constance suppose une sorte d'opiniâtreté et de courage, et ne suppose pas d'engagement. Fidélité suppose un engagement auquel on ne manque pas. On dit un amant heureux et fidèle, un amant malheureux et constant ; le premier est engagé, l'autre ne l'est pas, D'ALEMB.

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