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convier

vt (kon-vi-é), je conviais, nous conviions ; que je convie, que nous conviions
  • 1Inviter quelqu'un à un repas, à une cérémonie. Convier à un festin, à une assemblée. Je l'ai convié à un dîner.
  • 2 Par extension, engager, exciter à. Ni l'honneur, ni le gain n'étaient suffisants à me convier à les apprendre. [Descartes, Discours de la méthode] À se rendre moi-même en vain je les convie. [Corneille, Le Cid] Quel sujet si pressant à sortir vous convie ? [Corneille, Polyeucte] L'honneur te le commande et l'amour t'y convie. [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient] Va marcher sur leurs pas où l'honneur te convie. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Et ce déchaînement aujourd'hui me convie à faire une action qui confonde l'envie. [Molière, Les femmes savantes] À le sauver enfin c'est moi qui vous convie. [Racine, Andromaque] Faut-il qu'à feindre encor votre amour me convie ? [Racine, Bajazet] Puisque mon roi lui-même à parler me convie. [Racine, Esther] On nous convie par le succès qu'ils [les saints] ont eu à marcher sur leurs traces. [Massillon, Car. Salut.] Tout le convie à retourner dans les bras de Dieu. [Massillon, ib. Fautes légères.] L'insensé de l'Évangile, se croyant dans l'abondance pour une longue suite d'années, conviait son âme à se reposer. [Massillon, ib. Prospérit.] Lui apprenez-vous à juger de la vocation du ciel par les impressions de la grâce, qui ne cesse de nous y convier en secret ? [Massillon, ib. Vocation.] Vous conviez le pécheur à vous demander des grâces. [Massillon, ib. Prière, 2] Aux dons que ta bonté mesure Tout l'univers est convié. [Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses]

    Convier de... Le prince les convia de voir passer la garnison. [Sarrasin, 69] L'empereur Ferdinand convia Élisabeth de ne point se séparer de la créance des princes chrétiens. [Maucroix, Schisme, liv. III, dans RICHELET] Toi qui dedans un cloître as renfermé ta vie, De toutes les vertus tâche de l'enrichir ; C'est sous ce digne effort que tu dois y blanchir, Ta règle te l'apprend, ton habit t'en convie. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] Soyons amis, Cinna, c'est moi qui t'en convie. [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste]

    Convier de est aujourd'hui peu usité ; cependant l'euphonie pourrait demander qu'on en fît usage. D'ailleurs le vers célèbre de Cinna tend à conserver cette tournure.

SYNONYME

CONVIER, INVITER. Ces deux verbes ne sont synonymes que quand convier prend le sens général d'inviter. Mais comme le sens propre en est inviter à un banquet, à une solennité, il garde, dans l'acception détournée que l'usage lui a donnée, une nuance qui dérive de l'acception primitive et a quelque chose de plus solennel ou de plus amical qu'inviter : On l'invita à prendre sa place ; le Cid convie les chefs des Maures vaincus à se rendre.

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