décerner
- 1Prononcer une peine, en parlant de la loi. Les lois ne décernent aucune peine contre ce méfait.
Pourquoi leur [aux prêtres fainéants] décernerait-il [le concile de Trente] des censures et des privations et retranchements de leurs revenus ?
[Fléchier, Sermons de morale]Le parlement décerna que, si quelqu'un entreprenait de le délivrer, Richard II serait digne de mort
. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]Enjoindre, par un acte juridique, certaines mesures. Décerner une contrainte.
- 2Accorder certaines récompenses, certaines distinctions honorifiques, en parlant de l'autorité publique.
Et comme un défenseur de l'État et des siens, Il lui fait décerner les honneurs des anciens
. [Rotrou, Antigone]Ce même peuple [les Athéniens], dans les siècles postérieurs, devenu plus puissant, et corrompu par les flatteries de ses orateurs, décerna trois cents statues à Démétrius de Phalère
. [Rollin, Histoire ancienne]Les organes des lois, les ministres des dieux Vont, libres dans leur choix, décerner la couronne
. [Voltaire, La méroppe française]Par extension, accorder un prix, en parlant de certaines compagnies. Les prix que l'Académie décerne tous les ans à de belles actions.
Il se dit aussi des prix des colléges. On décerne les prix à la fin de l'année scolaire.
Fig. Décerner la palme à quelqu'un, déclarer sa supériorité sur ses rivaux.
- 3Se décerner, vpron Être décerné. Les récompenses qui se décernent à ceux qui les méritent.
REMARQUE
Décerner, qui fut d'abord, comme en latin, un terme juridique, passa, par extension, dans le courant du XVIe siècle, au sens de accorder ; et dans le XVIIe siècle on contestait encore quelquefois la légitimité de cet emploi : " Ce n'est guère qu'au palais que l'on dit décerner une prise de corps contre quelqu'un ; cependant je crois qu'on peut employer décerner les honneurs divins, dans un style relevé et pompeux, VAUGEL. Nouv. rem. observ. de M***, p. 133, dans POUGENS. " Aujourd'hui la seconde acception de décerner est admise sans conteste.
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