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date

nf (da-t')
  • 1Époque précise où une chose a été faite. Il met la date du concile par erreur en 1022. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes] Cette date [celle où la loi écrite fut donné à Moïse] est remarquable, parce qu'on s'en sert pour désigner tout le temps qui s'écoule depuis Moïse jusqu'à Jésus-Christ. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] N'y observer [dans l'histoire] que les faits et les dates, sans porter plus loin sa curiosité ni ses vues, ce serait imiter l'imprudence d'un voyageur qui, en parcourant beaucoup de pays, se contenterait d'en connaître exactement la distance. [Rollin, Histoire ancienne] Le commencement de la seconde guerre punique, à ne considérer que la date des temps, fut la prise de Sagonte par Annibal. [Rollin, Traité des Études] Quelquefois seulement le passant arrêté, Lisant l'âge et la date en écartant les herbes, Et sentant dans ses yeux quelque larme courir, Dit : Elle avait seize ans, c'est bien tôt pour mourir. [Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses]

    Art de vérifier les dates, titre d'un ouvrage chronologique très renommé, qui est l'oeuvre des Bénédictins.

    Une lettre de change à vingt jours de date, à un mois de date, lettre de change dont le payement est exigible vingt jours, un mois après le jour de sa date.

    Fig. Sans date, non daté, et, par une extension métaphorique, immémorial, qui remonte à une antiquité oubliée. [Esprit de l'homme] Quel charme ou quelle horreur à la fin t'arrêta ? Ce furent ces forêts, ces ténèbres, cette onde, Et ces arbres sans date, et ces rocs immortels. [Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses]

    De nouvelle, de fraîche date, se dit de tout ce qui est récent. Une amitié, une noblesse de fraîche date. Il me dit que de fraîche date.... il avait été tout droit au bien de l'État. [Guez de Balzac, Ariste, ou De la cour]

    Dans un sens opposé. Une amitié, une noblesse d'ancienne, de vieille date.

    Faire date, commencer une ère, une période. La liste des autorités pour la langue poétique n'est pas moins surannée ; hormis Malherbe et Régnier, il ne s'y rencontrait pas un nom qui pût faire date pour cette poésie sage, ornée, naturelle, où devait atteindre notre langue. [Villemain, Dict. de l'Acad. Préface, p. XII]

  • 2En matières bénéficiales, date, jour de l'enregistrement d'une supplique pour obtenir un bénéfice en cour de Rome. Prendre date, prendre une date de tel jour.

    Par extension, prendre date, retenir date, consigner, constater l'époque où une chose doit se faire. Il faut que je prenne date avec vous. [Diderot, Lett. à M. Le Breton]

    Prendre date, se dit aussi des choses qui fixent un point. M. de Longpérier en résolut quelques-unes [des difficultés d'écriture assyrienne] dans des études qui méritent de prendre date. [Vivien de St-martin, Rev. germ. t. XIX, p. 500]

    Retenir une date chez un notaire, retenir un jour déterminé pour passer un contrat.

    Fig. Être le premier en date, avoir, par une sorte d'ancienneté, droit sur quelqu'un ou sur quelque chose. Comment, pendard ! tu as l'audace d'aller sur mes brisées ? - C'est vous qui allez sur les miennes, et je suis le premier en date. [Molière, L'avare] N'en déplaise à l'espoir dont votre esprit se flatte, Vous venez un peu tard, je suis première en date. [Boissy, Dehors trompeurs, III, 5]

+

DATE.
2Ajoutez :

Grande date, seconde date qu'une supplique reçoit dans la daterie. Le premier réviseur envoie la supplique aux dates, pour prendre date en effet, afin que le suppliant puisse faire valoir son droit selon son ordre, quand il se présente quelque vacance de bénéfices.... des componendes la supplique retourne au sous-dataire pour y mettre la grande date.... la grande date apposée, la supplique est enregistrée et sort de la daterie. [E. J. Delécluze, Romans, etc. p. 272, 1 vol. Charpentier, 1845, Dona Olimpia, ch. VI]

3Date se dit, parmi les juristes, du lieu où un écrit est rédigé. Cette loi qui prescrit la date du lieu en même temps que celle du jour, du mois et de l'an... [Merlin, Répert. de jurispr. t. XXXIII, p. 382, 5e éd.] Le Code civil est muet, par rapport aux testaments notariés, sur la date tant du jour, du mois, de l'année, que du lieu de leur passature. [Merlin, ib.]
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