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décocher

vt (dé-ko-ché)
  • 1Tirer une flèche à l'aide d'un arc, d'une arbalète. On décocha contre lui une flèche de deux coudées. [Vaugelas, Q. C. liv. IX, ch. 5] Et des traits infinis qu'ils ont pu décocher, Ce n'est que par hasard qu'ils ont blessé des nôtres. [Tristan, Panthée] Ils ont caché le ciel des traits qu'ils décochaient. [Rotrou, Bélisaire] Un coeur de roche Impénétrable aux traits que l'amour nous décoche. [Mairet, Sophonisbe] Que son oeil fendu grand et bleu Décoche de matras [sorte de dard] de feu ! [Scarron, Virgile travesti]

    On dit aussi que l'arc décoche une flèche. Il en est de notre corps dans les passions, par exemple dans une faim ou dans une colère violente, comme d'un arc bandé dont toute la disposition tend à décocher le trait. [Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même]

  • 2 Fig. Décocher un trait de satire, une épigramme, lancer un trait mordant, faire une épigramme. On a vu en son lieu ce qu'il [le maréchal de Duras] décocha au maréchal de Villeroy, lorsqu'il passa de Flandre en Italie. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Aux moindres traits que sur toi l'on décoche.... [Rousseau J.-b. Odes et poésies diverses] Ils [les athées] décocheront contre nous tous les arguments des Stratons. [Voltaire, âme, 5]

    On dit aussi décocher un compliment, une oeillade.

  • 3 vi Terme de chasse. L'oiseau de proie décoche, quand il fond comme un trait sur le gibier.
  • 4Se décocher, vpron Être décoché. Les traits malins qui se décochèrent dans ce salon sur les absents.
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