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déçu, ue

part. passé (dé-su, sue) de décevoir
  • 1Qui a éprouvé une déception. Que feront nos amis, si vous êtes déçue ? [Corneille, Cinna, ou La clémence d'Auguste] Quelque chose le trouble, ou je suis fort déçu. [Molière, Le dépit amoureux] Ceux que les armes n'avaient pu vaincre ni les conseils ramener, sont revenus tout à coup d'eux-mêmes ; déçus par leur liberté, ils en ont à la fin détesté l'excès, honteux d'avoir eu tant de pouvoir, et leurs propres succès leur faisant horreur. [Bossuet, Oraisons funèbres] Malgré mes voeux, seigneur, honteusement déçus. [Racine, Andromaque] âme lâche et trop digne enfin d'être déçue. [Racine, Bajazet] Madame, je vois bien que vous êtes déçue. [Racine, Bérénice] Mais sans chercher au fond si notre esprit déçu Sait rien de ce qu'il sait, s'il a jamais rien su. [Boileau, Satires] Mais combien d'écrivains, d'abord si bien reçus, Sont de ce fol espoir honteusement déçus ! [Boileau, Satires]
  • 2Au déçu, loc. adv. En décevant. Proche de la tour on me vint avertir Que pour voir les Romains vous en alliez sortir, Et qu'à notre déçu, de puissance absolue, Vous aviez avec eux une trêve conclue. [Mairet, La mort d'Asdrubal] Ma mère, à mon déçu, par Éphite avertie, Avec tous ses efforts empêchait ma sortie. [Rotrou, Antigone] Apprends.... qu'au sort de Babet les noeuds de l'hyménée, Au déçu de mon père, ont joint ma destinée. [Hauteroche, Le deuil]

    Cette locution vieillit ; cependant elle est bonne.

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- REM. La locution au déçu est mal placée à DÉÇU ; ce n'est pas le participe passé de décevoir ; c'est celui du verbe savoir, et elle doit être écrite desçu, comme on écrivait anciennement (voir DESÇU au Supplément). L'orthographe au déçu se trouvait aussi ; et c'est ce qui a induit en erreur.

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