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embrouiller

vt (an-brou-llé, ll mouillées, et non an-brou-yé)
  • 1Mettre de la confusion par le brouillement. Embrouiller des brins de fil, des écheveaux.

    Terme de marine. Embrouiller les voiles, les ferler ou les joindre ensemble.

    Fig. Embrouiller une affaire. En embrouillant la question par des termes d'école. [Pascal, Les provinciales] Nous traiterons plus à fond cette matière ; mais vouloir tout dire à la fois, c'est embrouiller un discours. [Bossuet, Instructions sur les états d'oraison] Ses disciples ont fort embrouillé ses idées. [Bossuet, Lett. 177] Il dissipait par les lumières de son esprit ce que la calomnie avait tâché d'embrouiller. [Fléchier, Oraisons funèbres] Il fallait que sa rage à l'univers funeste Allât encor de lois embrouiller le Digeste. [Boileau, Satires]

    Embrouiller l'esprit, la cervelle, y mettre la confusion, l'incertitude. Selon la saison Qui règne en notre humeur, les brouillards nous embrouillent. [Régnier, Satires] Des marauds dont le vin embrouillait la cervelle Vidaient à coups de poing une vieille querelle. [Corneille, Le menteur] Choisis une heure propre à rentrer en toi-même, à penser aux bienfaits de la bonté suprême, Sans t'embrouiller l'esprit de rien de curieux. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] Il y cherche [dans les textes] des difficultés et non pas des solutions, de quoi embrouiller les esprits, et non de quoi les instruire. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes]

    Embrouiller quelqu'un de quelque chose, l'en troubler. Voici mon vieux rêveur ; fuyons de sa présence, Qu'il ne m'embrouille encor de quelque confidence. [Corneille, la Suiv. V, 4]

  • 2S'embrouiller, v. réfléchi. Devenir embrouillé. Ces écheveaux se sont embrouillés.

    Fig. Perdre le fil de ses idées, et aussi s'embarrasser l'esprit. Répondras-tu pour lui [le prochain] de son peu de vertu ? Ou, si c'est pour toi seul que tu dois rendre compte, Quels que soient ses défauts, de quoi t'embrouilles-tu ? [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] L'homme s'embrouille souvent à force de raisonner. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

    Terme de marine. Se charger de vapeurs, de nuages, en parlant du temps.

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