emparer (s')
v. réfléchi. (an-pa-ré)
- 1Se saisir de quelque chose. S'emparer d'un héritage. L'ennemi s'empara de la ville.
Après s'être emparé des droits de ma naissance
. [Corneille, Oedipe]Et je n'envierai plus le rang dont il s'empare
. [Corneille, Sertorius]T'emparer d'une reine en son propre palais
. [Corneille, ib. V, 4]Terme de chimie. Il se dit des substances qui se combinent avec certaines autres, lorsqu'elles se trouvent en présence. Le fer s'empare de l'oxygène.
- 2 Fig. S'emparer de la conversation. S'emparer des derniers moments de quelqu'un.
Bientôt l'amour, fertile en tendres sentiments, S'empara du théâtre ainsi que des romans
. [Boileau, L'art poétique]Il est aisé de s'emparer de l'esprit de M. de Richelieu
. [Mme de Caylus, Souvenirs, p. 133, dans POUGENS]Je m'empare aussitôt de ce grand mouvement
. [Raynouard, États de Blois, IV, 1]Comme un reste de vie se retire vers le coeur à mesure que la mort s'empare des extrémités
. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l'année 1812] - 3Prendre possession de l'âme, en parlant des passions et émotions.
Une juste fureur s'empare de mon âme
. [Racine, Iphigénie en Aulide]De vos sens étonnés quel désordre s'empare ?
[Racine, Athalie]Mais d'où vient que mon coeur frémit d'un saint effroi ? Est-ce l'esprit divin qui s'empare de moi ?
[Racine, ib. 7]La mollesse et la volupté s'emparent de mon coeur
. [Fénelon, Télémaque]
REMARQUE
Saint-Simon a supprimé le pronom personnel : Pour rendre la guerre plus animée et plus durable, [Louvois] fait brûler Worms, Spire et tout le Palatinat jusqu'aux portes de Mayence dont il fait emparer les troupes du roi
. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Mais cela est mauvais et ne doit pas être imité.
2. Emparé ne peut pas s'employer absolument au participe, il faut dire s'étant emparé ; et il y a une faute contre l'usage ou du moins un archaïsme dans ce vers : Son génie emparé de la nature entière
. [Viennet, Épître à Fontanes]
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