engouffrer (s')
vpron (an-gou-fré)
- 1Tomber dans un gouffre.
Par extension, se retirer dans une profonde retraite.
Votre Sainteté s'en ira, Toute réduite en sa pensée, S'engouffrer la tête baissée Dans quelque couvent réformé
. [Scarron, Poés. div. Oeuvr. t. VII, p. 133, dans POUGENS] - 2Il se dit des courants d'eau ou d'air qui pénètrent dans une sorte de gouffre. Le Rhône s'engouffre au lieu dit la Perte du Rhône, et reparaît un quart de lieue plus loin. Le vent s'engouffrait dans la cheminée.
Dans ce moment, une montagne d'eau d'une effroyable grandeur s'engouffra entre l'île d'Ambre et la côte
. [Bernardin de Saint-pierre, Paul et Virginie]Sous ses haillons où s'engouffre la bise, C'est du pain qu'elle attend de nous
. [Béranger, Pauv. femme]Les vents, en s'engouffrant sous ces vastes débris, En tirent des soupirs, des hurlements, des cris
. [Lamartine, Méditations poétiques]Fig. Que de fortunes viennent s'engouffrer dans les jeux de bourse !
- 3 vt Engouffrer, faire tomber, faire disparaître dans un gouffre.
Son ombre plane encor sur tant d'hommes sublimes Qu'Aboukir engouffra dans ses sanglants abîmes
. [Barthélemy, dans le Dict. de BESCHERELLE]La forme active n'est pas donnée par l'Académie ; mais rien n'empêche de s'en servir.
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