enivré, ée
part. passé. (an-ni-vré, vrée, an prononcé comme dans antérieur)
- 1Rendu ivre. Enivré par quelques coups d'un vin capiteux.
Par extension.
Un dragon enivré des plus mortels poisons
. [Corneille, Médée]Enivré des douceurs de l'amour et du vin
. [Corneille, La mort de Pompée]Des poisons de l'erreur avec zèle enivré
. [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète] - 2Qui éprouve une ivresse morale.
Séjan était enivré de sa bonne fortune et des caresses de Livia
. [Perrot D'ablancourt, Tac. liv. IV, dans RICHELET][Vénus] Dont les yeux enivrés par des charmes puissants Attachaient au héros leurs regards languissants
. [La Fontaine, Adonis.]Cette ville enivrée du sang des martyrs
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]Un pédant enivré de sa vaine science
. [Boileau, Satires]Néron de sa grandeur n'était point enivré
. [Racine, Britannicus]Une femme mondaine enivrée de sa figure
. [Massillon, Car. Impén.]Leurs esprits égarés [des Romains] De ce grand changement [l'établissement de la république] sont encore enivrés
. [Voltaire, Brutus]Là Seïde enivré du zèle de ta loi
. [Voltaire, Le fanatisme, ou Mahomet le Prophète]De l'encens des humains je vivais enivrée
. [Voltaire, Sémiramis]Le coeur enflé d'orgueil et de haine enivré
. [Voltaire, Oreste, III, 6]Il se dit avec de et un verbe à l'infinitif, pourvu que le verbe soit au sens neutre ou passif.
Il entraîne ce peuple enivré d'être libre
. [Legouvé, Épich. et Nér. v, 1]Absolument.
Mon âme enivrée Se remplit du bonheur de s'en voir adorée
. [Voltaire, Zaïre]
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