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enraciner

vt (an-ra-si-né)
  • 1Faire prendre racine à. Enraciner un arbre. La joubarbe, la menthe et ces fleurs parasites Que la pluie enracine aux parois décrépites. [Lamartine, Jocelyn]
  • 2 Fig. Fixer par des attaches morales comparées à des racines. Ces tendres sentiments Que l'amour enracine au coeur des vrais amants. [Corneille, La toison d'or] L'inclination au bien sensible est née avec nous ; nous l'avons enracinée jusque dans nos moelles, si je puis parler de la sorte, par nos attachements criminels et nos mauvaises habitudes. [Bossuet, Sermons] Le tribunal des commissaires est odieux à la nation ; c'est un préjugé qu'on a enraciné dans les esprits par les études. [Fenel. Mém. sur la voie de procéd. contre les huit prélats, III] Je n'insulterai pas à ces préventions Que le temps enracine au coeur des nations. [Voltaire, Irène, v, 2] Partout où la monarchie est illimitée, il n'y a point et il ne saurait y avoir de liberté ; il y a tout au plus des repos momentanés qui produisent une sécurité funeste, enracinent l'obéissance passive et ne garantissent en aucun sens le peuple et les individus. [Mirab. Lett. de cachet, I, 8]
  • 3S'enraciner, vpron Prendre racine. Les plantes marines s'enracinent sur les sables et sur les rochers.

    Fig. Se fixer par des attaches morales. On a vu s'enraciner cette coutume bizarre. Fais que par là ma foi d'autant mieux s'illumine ; Que par là mon espoir d'autant mieux s'enracine En ta haute bonté. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] La tristesse, l'ennui, les regrets, le désespoir sont des douleurs peu durables qui ne s'enracinent jamais dans l'âme, et l'expérience dément toujours le sentiment d'amertume qui nous fait regarder nos peines comme éternelles. [Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]

    Avec suppression du pronom personnel. Laisser enraciner les abus.

REMARQUE

L'Académie donne ce verbe seulement comme réfléchi ; mais l'actif est appuyé sur de très bonnes autorités.

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