envenimer
vt (an-ve-ni-mé)
- 1Infecter de venin. Certains sauvages enveniment leurs flèches.
Peu usité en ce sens propre. On dit plutôt empoisonner.
- 2Donner un caractère malin à une plaie. Il a envenimé sa plaie en la grattant.
Par extension. Cette herbe m'a envenimé la bouche.
- 3 Fig. Donner un caractère odieux. Envenimer un fait, un récit.
Ils venaient d'envenimer la sainteté de ses paroles
. [Massillon, Carême, Médisance.]Ne vous est-il jamais arrivé qu'on ait envenimé vos discours les plus innocents ?
[Massillon, Carême, Pardon.]C'est là-dessus que Zozime fonde le récit si propre à envenimer les motifs de la conversion de Constantin
. [Montesquieu, L'esprit des lois] - 4Inspirer des sentiments d'aigreur, de haine, comparés à un venin. Envenimer l'esprit de quelqu'un. Il l'a envenimé contre moi.
Point de colère qui l'emporte [le chrétien], point de ressentiment qui l'envenime, point de plaisir qui le tente
. [Bourdaloue, Pensées, t. 1, p. 365]En un sens analogue, rendre plus cuisant, plus vif, en parlant de sentiments, de querelles, etc. Envenimer une querelle.
.... N'envenime point le cuisant souvenir, Que le commandement devrait m'appartenir
. [Corneille, Sertorius]Des deux princes d'ailleurs la haine est trop puissante .... Moi-même je saurai si bien l'envenimer
. [Racine, La Thébaïde, ou Les frères ennemis] - 5S'envenimer, vpron Devenir envenimé.
La plaie qui s'envenimait dans leur coeur
. [Fénelon, Télémaque]Être tourné par la malveillance en un mauvais sens.
Et puis le monde est plein d'échos ; tout se répète, tout s'envenime
. [Imbert, Jaloux sans amour, II, 7]
- rechercher