Voir les citations avec "esclandre"

esclandre

nm (è-sklan-dr')
  • 1Bruit scandaleux à propos de quelque accident fâcheux, désagréable. Je ne veux point d'esclandre dans ma maison ; ni moi ni Toinon, nous n'en avons que faire. [Marivaux, La Vie de Marianne, ou les aventures de Madame la comtesse de ***] Il n'y aura pas d'esclandre ; mais toute la société est au fait. [Picard, La Petite ville] Croyez-moi, sans esclandre, à nous seuls, étouffons la flamme. [Courier, Lettres de France et d'Italie]

    Faire esclandre ou causer de l'esclandre, faire du tapage. Tous les amours y [dans mon gîte] mettent garnison ; En vrais soudards ils y faisaient esclandre. [Béranger, Métempsych.]

    Faire esclandre, éclater d'une façon scandaleuse. Les désordres de sa vie ont fini par faire esclandre.

    Faire un esclandre à quelqu'un, lui faire une querelle publique et scandaleuse.

  • 2Attaque, rixe. Le pauvre loup dans cet esclandre, Empêché par son hoqueton, Ne peut fuir ni se défendre. [La Fontaine, Fables] Quand on n'a qu'un endroit à défendre On le munit de peur d'esclandre. [La Fontaine, ib. X, 9] Ce n'est coup sûr encontre tous esclandres. [La Fontaine, On ne s'avise] Vieux en ce sens.

REMARQUE

Esclandre a été du féminin : La fortune lui trame en secret cette esclandre. [La Fontaine, Fianç.]Aujourd'hui le genre est fixé ; esclandre est du masculin ; mais plusieurs auteurs s'y trompent encore : Si vous vous en étiez souvenu, vous n'auriez pas fait une pareille esclandre. [Ancelot] et Une camarade de pension. [Duport, II, 13] Ah ! ah ! c'est pour cela que vous voulez, ma toute belle, une bonne petite esclandre. [Fr. Soulié, Les quatre soeurs, part. IV, § 5] Condamnons par maintes esclandres.... [Scribe, Nouv. Pourc. sc. 3]

+

3Désastre, destruction (sens vieilli). Gravelines a reçu un horrible esclandre du feu qui a pris aux poudres ; plus de la moitié de la ville a été renversée. [Patin, Lettres choisies]
  • rechercher