gageure
nf (ga-ju-r')
- 1Promesse de payer telle ou telle somme, de donner tel ou tel objet, stipulée par des personnes qui ont fait un pari.
On a fait souvent des gageures sur la grossesse des reines
. [Guez de Balzac, Correspondance]Ils veulent soutenir, au dédit de ce que l'on voudra, que c'est une chose impossible [que les bêtes n'aient point de pensée].... ce n'est point la coutume d'en venir aux gageures que lorsque les preuves nous manquent
. [Descartes, Rép. aux 6es object. 5]Juge-nous un peu sur une gageure que nous avons faite
. [Molière, L'impromptu de Versailles]Si j'avais fait cette gageure, j'aurais perdu mon argent
. [Sévigné, 61]Ces petites cailles ont cela de commun avec celles de nos climats qu'elles se battent à outrance les unes contre les autres, surtout les mâles, et que les Chinois font, à cette occasion, des gageures considérables
. [Buffon, Oiseaux]Revenons à notre gageure ; vous voudriez, je crois, me la faire oublier
. [Sedaine, Gageure imprévue, sc. 22]Faire gageure, avancer une chose, en offrant de la soutenir par une gageure.
Je fais gageure Qu'il n'est mortel....
[La Fontaine, Joc.]Ils avaient fait gageure à qui des deux aurait plus de bonheur [à la pêche]
. [La Fontaine, Cal.]Soutenir la gageure, accepter la gageure qui est proposée ; et fig. persévérer dans une entreprise.
Quelle gageure elles se sont engagées à soutenir !
[Sévigné, 371]Personne ne voudra soutenir une si mauvaise gageure
. [Sévigné, 472]Cela ressemble à une gageure, se dit d'une action étrange et dont on ne conçoit pas le motif.
- 2La chose gagée elle-même. Payer une gageure.
PROVERBE
Gager sa tête à couper, c'est la gageure d'un fou.
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