gradation
nf (gra-da-sion ; en vers, de quatre syllabes)
- 1Passage successif d'un état à un autre.
Sans aucune de ces gradations insensibles qui amènent les saisons
. [Voltaire, Histoire de Charles XII]Cette gradation d'êtres qui s'élèvent depuis le plus léger atome jusqu'à l'être suprême, cette échelle de l'infini frappe d'admiration
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]Celui-là [Mars] fait son tour en deux ans, Jupiter son voisin en douze, Saturne en trente, et encore Saturne, le plus éloigné de tous, n'est pas si gros que Jupiter ; où est la gradation prétendue ?
[Voltaire, ib.]Nous voyons partout des gradations entre les êtres ; mais l'ordre de ces gradations ne nous est encore connu que très imparfaitement
. [Bonnet, La contemplation de la nature] - 2Particulièrement, accroissement progressif. La gradation de la lumière est sensible depuis la pointe du jour jusqu'au lever du soleil.
Ils se prirent de paroles, et, après quelque gradation d'injures, Charpentier reprocha à l'abbé Tallemant qu'il était fils d'un marchand banqueroutier de la Rochelle
. [Furetière, Factums, t. I, p. 197] - 3 Terme de rhétorique. Figure par laquelle on accumule plusieurs termes ou plusieurs idées qui enchérissent l'une sur l'autre.
Il fallait dire [dans l'ode de Boileau sur la prise de Namur] : Je vois nos cohortes s'ouvrir un large chemin à travers les débris des rochers, au milieu des armes brisées et sur des morts entassés ; alors il y aurait eu de la gradation, de la vérité et une image terrible
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique] - 4 Terme de peinture. Passage insensible d'un ton à un autre.
- 5Plus particulièrement, en peinture et en sculpture, artifice de composition par lequel on fait saillir le personnage ou le groupe principal, en affaiblissant graduellement la lumière, l'expression dans les autres figures.
- 6En architecture, disposition de plusieurs parties qui, rangées par degrés ou les unes au-dessus des autres, symétrisent par leurs formes et leurs ornements,
- 7En musique, mélodie dans laquelle l'expression monte, pour ainsi dire, au moyen d'une progression de figures qui se ressemblent.
Il signifie aussi la progression du piano ou dolce au forte et au fortissimo.
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