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hôtel

nm (ô-tel)
  • 1Demeure somptueuse d'une personne éminente ou riche. Avoir un hôtel.

    Petit hôtel, s'est dit d'un petit bâtiment contigu à un hôtel et destiné au logement des officiers et à quelques usages subalternes.

    Aujourd'hui, petit hôtel, hôtel qui n'est pas grand. À louer un petit hôtel entre cour et jardin.

  • 2 Absolument. L'hôtel signifiait la maison du roi. Grand prévôt de l'hôtel. Maître des requêtes de l'hôtel. Comptes de l'hôtel des rois de France aux XIVe et XVe siècles, publiés par M. Douët d'Arcq.

    Autrefois, l'hôtel de la Comédie française, à cause que l'hôtel de Bourgogne servit longtemps aux représentations du Théâtre-Francais.

  • 3Maître d'hôtel, officier qui dirige le service de table d'un prince, d'un seigneur, d'un riche particulier. Premier maître d'hôtel du roi. Maître d'hôtel ordinaire du roi, de chez le roi.

    En parlant du premier maître d'hôtel du roi, on disait le premier maître de l'hôtel.

  • 4 Terme de pratique et de procès-verbal. Demeure d'un conseiller ou d'un autre officier de justice.
  • 5Autrefois, hôtel abbatial, la maison destinée au logement de l'abbé.
  • 6Grand édifice destiné à des établissements publics. Hôtel du ministère des finances.

    Hôtel des monnaies, l'établissement où l'on fabrique les monnaies.

  • 7Hôtel de ville, l'édifice où siége l'autorité municipale. Socrate dit qu'il croyait mériter d'être nourri le reste de sa vie dans l'hôtel de ville [prytanée]. [Fénelon, Socr.] Il [Félibien] est le premier qui, dans les inscriptions de l'hôtel de ville, ait donné à Louis XIV le nom de grand. [Voltaire, Le siècle de Louis XIV] Le conseil général des dieux se tenait dans une grande salle à laquelle on allait par la voie lactée ; car il fallait bien que les dieux eussent une salle en l'air, puisque les hommes avaient des hôtels de ville sur la terre. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]

    Dans la révolution française. L'hôtel de ville, le pouvoir municipal.

    À Paris, hôtel de ville, siége de la préfecture du département de la Seine.

  • 8Hôtel-Dieu, nom du principal hôpital d'une localité (avec une H majuscule). La vertu n'a ni feu ni lieu Autre part que dans l'Hôtel - Dieu. [Mainard, Épigr. dans RICHELET] Que la noblesse coure en poste à l'Hôtel-Dieu. [Régnier, Satires] J'ai bien peur, si le temps dure, qu'on n'en trouve [des gens de lettres] à l'Hôtel-Dieu de quoi faire une académie complète. [Scarron, Épît. dédic. Oeuv. t. I, p. 159] Vous avez dans Paris un Hôtel-Dieu où règne une contagion éternelle, où des malades entassés les uns sur les autres, se donnent réciproquement la peste et la mort. [Voltaire, Correspondance] Le roi lègue cent livres de compte à deux cents Hôtels-Dieu. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII] Paris s'accroît, l'Hôtel-Dieu est son infirmerie naturelle, il n'est plus de proportion entre la ville, ses environs et leur infirmerie. [Tenon, Mém. sur les hôp. Préf. p. III] Nous citerons Desgodets, architecte des bâtiments du roi sous Louis XIV, le premier qui produisit un plan d'Hôtel-Dieu en rayons. [Tenon, ib.]

    Fig. L'amitié seule y donne place [dans une maison d'ami] ; Moi j'en ai fait mon Hôtel-Dieu. [Béranger, M. de santé.]

  • 9Maison garnie, auberge. Il est descendu à l'hôtel du Grand-Cerf. Un hôtel bien tenu. L'hôtel du Louvre.

REMARQUE

Hôtel-Dieu est un archaïsme pour hôtel de Dieu : dans l'ancien français, le rapport de possession se marquait, sans de, par le cas régime ; dieu était au sujet diex, et au régime dieu ; de la sorte hôtel-dieu représentait ce que nous dirions maintenant hôtel de Dieu.

SYNONYME

MAISON, HÔTEL, PALAIS, CHÂTEAU. Les bourgeois occupent des maisons ; les grands, les riches, à la ville, occupent des hôtels ; les rois, les princes, les évêques y ont des palais ; les seigneurs, les riches ont des châteaux dans leurs terres.

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