hanter

• 1Visiter souvent, en parlant soit des lieux, soit des personnes. Ce n'est pas grand effort de hanter sans querelle Des esprits doux, des gens de bien. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ] Soit qu'elles fussent des oiseaux Hantant la terre ou bien les eaux. [Scarron, Virgile travesti] Je hante les palais, je m'assieds à ta table. [La Fontaine, Fables] Quatre animaux divers, le chat grippe-fromage, Triste oiseau le hibou, ronge-maille le rat, Dame belette au long corsage, Toutes gens d'esprit scélérat, Hantaient le tronc pourri d'un pin vieux et sauvage. [La Fontaine, ib. VIII, 22] Comme une autre Diane elle hante les bois. [Molière, La princesse d'Élide] Je ne remarque point qu'il hante les églises. [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur] Elle lit Rodriguez, fait l'oraison mentale, Va pour les malheureux quêter dans les maisons, Hante les hôpitaux, visite les prisons. [Boileau, Satires] La mauvaise compagnie qu'elle hantait. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont] Il n'est pas connaissable depuis qu'il me hante. [Regnard, Le retour imprévu] Peu hanter nos seigneurs les sots. [Voltaire, Poèmes et épîtres]

  Fig. Dieu ne fit la sagesse Pour les cerveaux qui hantent les neuf soeurs. [La Fontaine, Cloch.] Nos âmes réunies Hantent les mêmes bords, vivent des mêmes vies. [Lamartine, Jocelyn]

• 2 vi Il hante en mauvais lieux : gardez-vous de cela ; Non, si j'étais de vous, je le planterais là. [Régnier, Satires] ....Pourquoi, surtout depuis un certain temps, Ne saurait-il souffrir qu'aucun hante céans ? [Molière, Tartuffe, ou l'imposteur]
• 3Se hanter, vpron Se voir, se visiter réciproquement.