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inconstance

nf (in-kon-stan-s')
  • 1Facilité à changer, en parlant des personnes. Je te parlais l'autre jour de l'inconstance prodigieuse des Français sur leurs modes. [Montesquieu, Lettres persanes] L'enfant, au milieu de ces trésors, ne sachant sur quel objet fixer son choix, voulant jouir de tout, ne jouissait de rien, et s'accoutumait à l'inconstance qui ne peut que fatiguer et ne satisfait jamais. [Genlis, Adèle et Théod. t. II, p. 2, dans POUGENS] N'as-tu pas vu son inconstance [du peuple] De l'héréditaire croyance Éteindre les sacrés flambeaux, Brûler ce qu'adoraient ses pères, Et donner le nom de lumières à l'épaisse nuit des tombeaux ? [Lamartine, Méditations poétiques]

    Il se dit des choses en un sens analogue. L'inconstance du temps, des saisons. L'inconstance de la fortune. L'inconstance des modes. J'ai longtemps contemplé l'inconstance des choses. [Tristan, La Mort de Chrispe ou Les Malheurs domestiques du Grand Constantin]

  • 2Plus particulièrement. Abandon d'une affection amoureuse. L'inconstance jamais n'a de mauvaise excuse. [Corneille, Pertharite, roi des Lombards] Ce vif ressentiment qu'excite l'inconstance. [Corneille, La toison d'or] Il me faut, pour mon honneur, prévenir l'éclat de son inconstance. [Molière, Le bourgeois gentilhomme] Et, fixant de ses voeux l'inconstance fatale, Phèdre depuis longtemps ne craint plus de rivale. [Racine, Phèdre] Même il n'y avait point dans sa langue [celle des Hurons] de terme qui signifiât inconstance ; ces derniers mots plurent extrêmement à Mlle de Saint-Yves. [Voltaire, L'ingénu]
  • 3Acte d'inconstance. Cette femme n'a plus voulu se fier à lui après son inconstance. Une foi vive est le fondement de la stabilité que nous admirons [dans la reine] ; car d'où viennent nos inconstances, si ce n'est de notre foi chancelante ? [Bossuet, Oraisons funèbres]
  • 4 Terme d'histoire naturelle. Variation de certains caractères qui n'ont rien de fixe, dans les végétaux ou les animaux. L'inconstance est d'autant plus prononcée que les individus ont été plus profondément modifiés par la culture ou par la domesticité.

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INCONSTANCE. - HIST. Ajoutez :

XIIIe s. S'il [le diable] voit en vous point d'inconstance, De tiex penses [pensées] vous enverra, Par quoi moult tost vous souspenra [surprendra]. [Gautier de Coinsy, les Miracles de la sainte Vierge, p. 717, éd. abbé Poquet.]

XIVe s. Après se sist varieté... C'est celle qui tost se remue.... Aucuns la nomment inconstance. Fauvel, dans Jahrb. für roman. literatur, t. VII, p. 445]

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